Poeme : L’envol

Les oiseaux sont partis là-haut
Dans les nuées. Ils ont pris leur envol
Et se sont échappés dans des pays plus chauds
Où la vie, douce et claire, passe de façon molle.

Ils ont froissé leurs ailes pour mieux les déployer.
Ils ont laissé leurs nids, tristes abandonnés !
Ils se sont envolés, ils se sont échappés, en attendant l’été.
Sur les côtes africaines, leur dévolu jeté !

Et moi, tel un oiseau, je voudrais découvrir
Le monde à tire-d’ailes, le laisser m’envahir !
J’aimerais m’ébahir devant l’immensité,
Mais j’ai la pesanteur de mes rêves éraflés !

Alors, tristement je m’assois et contemple
Les nuées tapageuses et criardes et rieuses,
Mais je sens bien que ma destinée, si elle n’est plus si ample,
A encore le goût de mon enfance mielleuse !

lεz- wazo sɔ̃ paʁti la-o
dɑ̃ lε nye. ilz- ɔ̃ pʁi lœʁ ɑ̃vɔl
e sə sɔ̃t- eʃape dɑ̃ dε pεi plys ʃo
u la vi, dusə e klεʁə, pasə də fasɔ̃ mɔlə.

ilz- ɔ̃ fʁwase lœʁz- εlə puʁ mjø lε deplwaje.
ilz- ɔ̃ lεse lœʁ nid, tʁistəz- abɑ̃dɔne !
il sə sɔ̃t- ɑ̃vɔle, il sə sɔ̃t- eʃape, ɑ̃n- atɑ̃dɑ̃ lete.
syʁ lε kotəz- afʁikεnə, lœʁ devɔly ʒəte !

e mwa, tεl œ̃n- wazo, ʒə vudʁε dekuvʁiʁ
lə mɔ̃də a tiʁə dεlə, lə lεse mɑ̃vaiʁ !
ʒεməʁε mebaiʁ dəvɑ̃ limɑ̃site,
mε ʒε la pəzɑ̃tœʁ də mε ʁεvəz- eʁafle !

alɔʁ, tʁistəmɑ̃ ʒə maswaz- e kɔ̃tɑ̃plə
lε nye tapaʒøzəz- e kʁjaʁdəz- e ʁjøzə,
mε ʒə sɑ̃s bjɛ̃ kə ma dεstine, si εllə nε plys si ɑ̃plə,
a ɑ̃kɔʁə lə ɡu də mɔ̃n- ɑ̃fɑ̃sə mjεlløzə !