Poème:La Chute

Un souffle sec me glace, il fait noir et froid, mes pieds foulent le vide
Où suis-je encore tombée… ah, effectivement, je suis tombée.
Tiens tu es là toi… Aurais-je donc encore pensé au suicide ?
Marche moi sur les doigts s’il te plaît, ça m’évitera de me rappeler…

J’ai du trop m’approcher du bord et j’ai pas vu ta main
Je ne me rappelle plus, c’est moi qui ai frappé ton doux visage ?
Comme d’habitude, tu as sûrement essayé de me retenir, en vain…
Après avoir bu les dernières gouttes… quel carnage…

Tes mains tremblantes tentent de me ramener à terre.
Je regarde enfin en tes yeux inquiets, ils brillent de tristesse, pardon,
Je voulais pas que tu me vois, je voulais juste voir la lumière…
Je veux pas remonter, tu sais très bien que je le referais voyons…

Je t’en supplie je veux pas te revoir pleurer, j’ai assez souffert
Tu sauras te débrouiller sans moi, je t’avais laissé un mot sur la table…
Ne me force plus, regarde, nos mains glissent, ici je me perd…
Je t’aime, t’as pas besoin que je te le répète sans fin, j’en suis plus capable…

Leurs mains lâchèrent sous ces paroles, et elle glissa, sans un mot,
Il la regarda plein de haine et d’amour, elle qui avait détruit sa vie
Une dernière fois elle le blessa, pour mourir dans un silence des plus beau
Il l’attendit le restant de ces jours, au bord du ravin, jusqu’à ce qu’il la revit… …

… … Il était alors mort…