Poème:Bonne Nuit

Nouveau paragraphe, nouvelle mesure,
Je perds l’équilibre, je perds pied
Et m’enferme dans une vie d’usure,
Dans un fantasme aux contours parfaits.

Bercé d’illusions, la tétine à la bouche,
Comme un enfant qui n’a jamais grandi…
J’ai peur de briser ce que je touche
Car être adulte est une plaie qui jamais ne guérit.

Les masques qui tombent sous la pression,
Les responsabilités qui traînent à la patte,
Et cette réalité, fichue réalité sans passion
Qui me donne envie de donner des coups de battes.

Encore une journée qui se meurt
Sous un flot inarrêtable de sanglots.
Sans une once de personnalité ou de bonheur
Je me fonde dans une masse qui voute le dos.

Et si nous mourrions maintenant,
Dans la fougue éternelle de la jeunesse,
Dans ce spectacle en entracte permanent,
Dans le comble de l’amour et de l’allégresse ?

Toujours plus d’échardes sur la manette
Qui contrôle mon existence.
J’en ai marre de me prendre la tête
Pour des histoires sans consistance.

Je veux enfouir mon visage dans un oreiller,
Crier à plein poumons mon désarroi,
La désillusion d’un avenir rêvé,
Quand j’étais enfant, naïf, maladroit.

En attendant je continue à aller bien,
Enfermé dans mes facéties.
Une main sur demain,
Je ferme les yeux, bonne nuit.