Poème:L’ombre Du Poète

J’ai cru longtemps que l’orage et l’éclair
Brisaient le ciel comme des frères
Oh, combien il faut endurer
Ces sinistres choses tant redoutées !
Mais nulle voyante aux boucles trop lourdes
N’a prédit à mon cœur la foudre
Epanchant les maudits de peine
Oh, ma Muse, je l’ai vu sur la Seine !

Peintre des mots, ta détresse m’appelle
Voici ton pinceau, l’aquarelle
Et l’écume des flots qui pose,
Nue, pour troubler ta limpide prose.
Qu’exige tu de plus ? D’un lourd fardeau
(Qui te fais bien courber le dos)
La vie afflige le poète
Mais remercie cette dame muette

Oh ma Muse ! Est-ce là mon destin ?
Voir l’ombre des murs qui, sans fin,
S’amuse de mon âme en peine
Oh, ma Muse, est-ce là ma deveine ?
Oui, ce matin les reflets de mon âme
Comme emparées d’une larme
Ont glissés, las, sur le long fleuve
Oh oui, je l’ai vu jusqu’à ce qu’il pleuve !

Ferme les yeux, vois, ton âme est pure
Comme la vierge créature
Pourtant tu crains de cette sœur
La vision terne qui fait ton malheur
Naïf poète, ouvre les yeux, vois !
Celle qui sous tes pas se noie
Non, ce n’est pat ton âme aigrie
Mais l’être fuyant la joie de midi.

L’exentrick