Poème:Aphrodite Est Morte

Le beau relève-il le pathétique
Endort-il la blessure d’un pinceau d’esthétique
Comme le plumeau d’un paon par terre trainant Sali
Un tatouage sur la peau un camouflage sans vie
Au hasards des humeurs d’un sursaut d’énergie
Par la grâce de l’automne et de sa dernière pluie
Le murmure attrapé d’un papillon estival
Un cadavre tombé dans sa position finale
Danse-t-il sans bouger l’inattendu spectral
Immense sourire figé sur un visage banal
Est-ce le destin qui s’amuse de n’avoir aucun sens
Un rire sans fondement d’un sort sanglant débile
La signature habile laissée là par l’amant
« Rejoins-moi mon amour pour l’éternité »
Mais l’anneau bestial au cou du survivant
Le retient pour la vie à ses durs engagements
Au moins la note de son tendre amoureux
Dans l’absurde et l’aléatoire le ravit un instant
Aux griffes du grandiose et aux crocs du grotesque
A la peinture consciente de ses murs intérieurs
Au palais prison à la fresque grandissante
La princesse orientale au balcon soupirante
N’a-t-elle autre prétendant que le néant du miroir
Prie la belle animale à l’ambition croissante
A la prose solitaire et que l’enchantement quitte
C’est ainsi qu’elle habite dans l’éternel hiver
La rose de cristal dans un bocal en verre
Fragile sans hauts parleurs pour lui conter la vie
Sombre contrebasse joue son cœur encore
Mélancolie sans foi d’une détresse endormie
Le contrepoint funeste de sa triste symphonie
Comment conclure ce qu’elle n’a pu finir
Sans fin soutenir que cicatrise la blessure
Sauter et conquérir ce que trace le gouvernail
Précipice, sacrifice, sacrements, funérailles
Fin des temps, navire/ancre, rideau tombe, fermeture.