Poème:Père, Mère, Levant Et Couchant…

Ma vie entière est comme le vent,
Peut être rapide ou suivre le temps,
Mais tel nôtre bel astre flamboyant,
Il y a eu un levant, il y aura un couchant.

Par un tendre matin de printemps,
J’ai crié la douleur me tailladant,
La vie me prenait tout doucement,
Et me disait tendrement : il est temps.

Depuis lors je suis ma route,
Confiant parfois, ou alors dans le doute,
Mais toujours quoi qu’il arrive,
Je ne m’éloigne pas de la rive.

Tel un oisillon tombé des nues,
J’ai une peur bleue de l’inconnu,
Mais si le noir me rend si peureux,
Sa lumière me rend courageux.

Depuis mes premiers pas je regarde les cieux,
Pensant qu’un jour je serai parmi eux,
Je me lève et suis l’astre le jour, tel le papillon,
Qui le matin du soir s’extirpe de son cocon.

Je marche la tête haute, de peur de plier,
Je ne souris qu’aux autres, de peur de blesser,
Mais je désespère de le perdre chaque soir,
Comme le papillon le jour a peur de voir.

Tel une fourmi dans la nature si belle,
Je me perds dans ce qui m’ensorcelle,
Je me sens épris de tout ce qui vit,
Et me voit triste de ce qui périt.

La vie est telle une vague se brisant sur des rochers,
Forte, elle frappe et poursuit sa destinée,
Faible elle se meurt et lentement disparaît,
Et puis un jour elle se fait oublier.

La mienne je voudrais pouvoir la mener,
Comme l’astre puissant qui au loin disparaît,
Me lever le matin et partir le soir,
Pour mieux demain me relever du noir.

Je ne souhaite en fait au fond de moi,
Que pourvoir supporter mon désarroi,
Me dire que demain sera meilleur,
Pour aujourd’hui et en cette heure,

Regarder mon avenir avec courage,
Et avec eux passer les âges,
Me dire qu’au loin mon père se couche,
Mais que si près ma mère me touche.

Lune, astre blanc apaisant mon cœur,
Soleil, flamme brûlant les malheurs,
Vent, dieu portant nos sentiments,
Vous me dictez au jour présent :

Vis ta vie dans la joie et dans
L’amour qui un jour t’a vu naissant,
L’amitié qui demain te dira tant,
Et que tu verras toujours dans le levant.