Poème:Homo Sapiens Sapiens

Le matin est déjà là, il est si tôt,
Le travail m’attend là-bas, mon réveil sonne faux,
Tout est tellement froid, le matin, à la radio,
Des gens vivants sous les fracas et d’autres dont le bonheur tombe en argent toujours chaud ;
Je rêve encore sous mes draps, j’en veux toujours trop,
Alors, d’un pas je me lève las, la faim aiguise mes crocs,
Il est l’heure, ma foi, il faut que j’aille au boulot…

Au-delà, de toute espérance, toute allégeance,
Cette routine monotone ne me donne que des semaines mornes,
Où seule s’installe une mélancolie rance,
Me plongeant dans une totale indifférence,
Pendant qu’autour de moi, beaucoup de gens, s’étonnent,
D’entendre l’écho sournois d’une profonde haine qui tonne, qui tonne,
Mais moi je m’en moque, retiré, me croyant en retrait par rapport à notre époque,
Je vis replier sur mon être jusqu’à ce qu’un jour, quelqu’un me couche sous un bloc !
Tout est toujours trop ! où est donc cet avenir si beau ?
Est-il parti avec le vol du pacifique oiseau ?
Mon âme n’aspire qu’au chaos ! …

Chacun bat l’air de sa réalité à plein bras,
Les mensonges s’accumulent au bout de nos doigts,
Nous sommes acculés au franchissement de détroits
Tout au long de nos vies que nous qualifions de pourries ;
Les sourires sincères ont péri,
Et sur les rails déraillent des rires d’ironie,
La tolérance n’est qu’hypocrisie !
Indécis, insatisfaits de nos besoins, de nos envies,
Nous choisissons la facilité qui nous détruit,
Je ne sais si je dois me faire pardonner pour le mal que je commets
Ou laisser passer le temps venant l’effacer, tout comme vous, et continuer ;
Et toutes ces choses, que nous savons, tellement de choses,
Que nous ne comprenons, tellement avec nos propres intérêts nous sommes en osmose,
La répétition des actions de cette machine menant notre fléau,
Sème en moi le chaos ! …

Tout est bref, je vois une brèche de lumière vers laquelle je tends la main,
Elle me permet de m’accrocher à demain…
La vie est vide tout comme toute matière de l’Univers
Dont elle a aussi su capter un peu de lumière,
Mais l’Homme par sa nature a fait de la Terre un vaste désert
Où chaque individu, un moment donné ou à jamais, se perd…
Avouez ! Que de notre propre absurdité, nous sommes la proie,
Des tas et des tas d’Etats !
Des tas et des tas d’états de faits trépassant en éclats !
Des tas et des tas de paroles troubles rasantes tel du vieux bois,
Des tas et des tas de lois,
Mais jamais de conscience par rapport au temps jouant contre la Terre et son mauvais état,
Des billets plein la tête, plein la foi, vous empêchent d’entendre retentir son glas ! …
Alors, je me relève, d’une voix sourde crie tout haut,
Que ce nouveau jour sous la grisaille sera pour moi, plus que beau !
Soutenu par la lumière, je me dirige tragiquement vers le chaos ! …