Poème:Voyage À Vide

Mél, j’ai rêvé que nous chevauchions à moto
Sur des rivières d’asphalte, nous volions sans veto
Nos cheveux dans le vent, nos bouches entrouvertes
L’air vrillé fleurant des odeurs de pommes vertes.

Bravant nos volontés étourdies vaille que vaille
Mes mains sur le guidon, tes mains ceignant ma taille
Et ta tête en plumes penchée sur mon épaule
Enivrés de vitesse à l’approche des pôles.

Nous circulions libres vers tous les nulle part
Sur des routes abandonnées, au hasard
Le temps c’était alors arrêté
Pour nous laisser le temps de rêver.

L’oubli de cet ennui quotidien
Qu’est ce que l’on étaient bien
Nous prenions de la vitesse
L’air frais nous caresse.

Son souffle sur notre peau
Nous fit pousser des ailes dans le dos
Voilà que la moto pris la route des nuages
Nous roulions sur ce défendu passage.

La route se changea en un arc en ciel
Paysage irréel, une vue si belle
Jamais rien vu de si beau
Tout était magnifique de là haut.

Nous sommes ensuite redescendus
De cet endroit caché, trop inconnu
De nouveau en train de rouler sur la route
Nous voulions nous enfuir coûte que coûte.

J’accélère, main enroulée sur la poignée
Gaz à fond, nos têtes vaporeuses alignées
L’espace défile, mur du son se profile
Nous ne sommes plus qu’un morceau d’air projectile.