Slam:Cette Part De Moi

Il est presque minuit,
Je suis seule dans une rue.
Une personne marche, lentement, derrière moi
Rien d’inquiétant, pour l’instant.

Des chemins se croisent et se décroisent tous les jours.
J’aurais préféré que les nôtres restent inconnus.

3 h du matin, sommeil absent, Une nuit sans fin, éveil troublant.
Seule dans mon lit, je ne peux que sentir sa présence.
Je ferme les yeux, j’essaie d’arrêter de penser à ce que je n’ai plus, à ce que j’ai perdu.

Une remarque déplaisante, des mains baladeuses, de plus en plus aventureuses.
Ma peau se couvre de chair de poule là où l’ombre d’un touché inopportun s’est fait sentir.

Déjà 1 mois que cette part de moi : d’innocence, d’opportunisme, de détermination qui étreint chaque personne en âge de rentrer dans la vie active avec l’envie de réussir, s’est vue envolée à jamais, Cette part de moi a déserté comme on déserte un immeuble en feu, craignant d’y passer. Elle est partie chercher une autre personne à combler, et a été remplacé par de la solitude, une répulsion de soi, et un manque de confiance.

Je ressens d’autant plus le manque de cet infime morceau de moi, arraché, piétiné, humilié.

Le temps nous apprend que rien n’est éternel, mais rejoué.
Des gens meurent, des gens naissent, des gens tuent, des gens espèrent.
Il y a la guerre, il y a la paix, de nouvelles maladies apparaissent et d’autres disparaissent grâce à des remèdes, d’autres restent, toujours aussi mortelles.

Voilà maintenant 2 ans que je ne dors plus la nuit
Voilà maintenant 2 ans que j’ai envie de mourir.