Univers de poésie d'un auteur

Texte:Absence

Le Texte

  • Salut frérot, tu émerges ?
    - Salut
    - Alors, raconte, hier soir c’était comment ?
    - Oh mec, hier, j’ai croisé une meuf en fin de soirée. Une fille canon, une grande brune aux yeux verts. Elle était aussi sensuelle que sûr d’elle. Sur la piste, on ne voyait qu’elle.
    - Et alors, t’a pécho, frère ?
    - Eh bien, tu me connais je suis allé danser avec elle, on dû se faire toutes les musiques de la fin. Ensuite, nous avons discuté au bar avant qu’il ne ferme. Elle est trop intelligente, elle a une voix si douce.
    - Tu l’as ramené chez toi ?
    - Non, je crois bien que c’est elle qui m’a ramené chez moi.
    - Tu as eu son numéro ?
    - Oui elle me l’a donné, juste je dois le retrouver.
    - Allez, avoue, c’est des bobards ?
    - Puisque je te dis que j’ai son numéro.
    - Sérieusement, tu blagues ?
    - Je te dis que c’est vrai, mec, tu ne peux pas savoir, tu n’étais pas là.
    - Comment elle s’appelle ?
    - Nous n’avons pas échangé nos prénoms, on trouvait cela drôle de ne pas savoir comment l’autre s’appelait.
    - Ouais… Tu viens cet après-midi, on va faire du kite avec la bande ?
    - Euh, je ne sais pas trop je te tiens au courant.
    - Ok, salut frère.
    - Bye
    Steeve reprit un café pour réveiller ses souvenirs de la soirée. Il voudrait tellement retrouver le numéro de cette fille. Il regarde dans toutes ses poches. Il regarde dans tous les nouveaux contacts sur son téléphone. Rien. Aucune trace d’un nouveau numéro. Il décide d’aller se doucher.
    Steeve est plutôt du genre beau gosse, un corps d’athlète sans jamais y faire attention. Il fait rager plus d’un pote à lui, surtout ceux qui passent du temps à la salle. Il laisse couler l’eau avant d’entrer sous la douche, histoire qu’elle se réchauffe un peu, il entre et ferme les yeux. Lorsqu’il les rouvre pour prendre le gel douche, il voit de l’encre dégouliner sur son torse. Il ne met pas longtemps à comprendre, alors il arrête l’eau, paniqué. Il sort de la douche et essuie le miroir avec sa serviette pour enlever toute la buée. Il essaie de déchiffrer son torse. C’est bien là qu’était le numéro, il arrive à deviner plusieurs combinaisons possibles. Il les note sur la première enveloppe qu’il trouve sur son bureau, mettant de l’eau partout sur le reste. Il retourne à sa douche, espérant avoir le bon numéro parmi tous ces chiffres étalés. Et puis aussi, il a tout de même un gros mal de tête. Il sait qu’il a encore trop bu hier. Il se demande ce qu’il a pu bien raconter à cette belle brune. Va-t-elle vouloir le revoir ? Va-t-il surtout composer le bon numéro ?
    Il essaie de multiples numéros, pour enfin tomber sur une voix. Un peu surpris, il tente une invitation pour une balade sur la plage. Elle accepte. Il n’en revient pas. Il a un rencard. Dans la foulée, il envoie un message à Julio, pour lui dire qu’il ne sera pas le de la partie pour le kite aujourd’hui, qu’il ne se sent pas au top, qu’il doit récupérer de la veille.
    Julio et lui se connaissent depuis qu’ils sont petits, ils sont comme des frères. Julio était aussi à la même soirée de la veille, mais il a une copine et il est rentré bien plus tôt. Il lui répond qu’il comprend et lui dit de prendre soin de lui. Ils ont cette relation fraternelle, où chacun d’eux s’inquiète pour l’autre.
    Steeve se prépare pour aller se balader, il met son plus beau t-shirt, le bleu, celui qui fait ressortir ses yeux. Il la retrouve près du sémaphore, elle est belle comme dans ses souvenirs. Ils marchent ensemble, discutent, et parfois ils se posent pour regarder l’océan. Elle lui fait penser à autre chose que son ex, celle qui la laisser tomber pour un autre il y a tout juste quatre mois. Il a vécu cette trahison et cette rupture comme une déchirure dans sa vie. Il n’a pas compris. Il a compensé par l’alcool, mais il ne s’en est pas rendu compte. Il a même perdu son travail car il ne pouvait plus s’y rendre. Il a connu le néant, la descente, le noir, le vide. Cela faisait trois ans qu’ils étaient ensemble et, bien avant cela ils s’étaient tournés autour pendant des années. Leur rapprochement n’avait surpris personne. Ils s’entendaient à merveille. Une symbiose avec une passion colorée. Ils faisaient tout ensemble. Leurs travails se situant dans la même rue, ils déjeunaient même ensemble tous les midis. Ils avaient la même bande de copains, alors tous les week-ends, ils se retrouvaient. Il ne la quittait jamais vraiment des yeux. Elle était pour lui sa muse. Celle qui lui permettait d’être lui-même. Il se sentait exister, responsable, fort. Depuis quelques temps, ils parlaient de fonder une famille. Il était motivé par la paternité, il était prêt. Probablement, plus prêt qu’elle.
    Pendant cette promenade, profitant des rayons du soleil, il se livre à cette inconnue qui l’écoute et lui pose même des questions. Il est encore ému lorsqu’il parle de son histoire. Le moment où il a découvert un homme dans son lit. C’était en pleine journée, il était revenu du travail plus tôt car une coupure d’électricité avait tout bloqué dans les bureaux. Il ne devait y avoir personne, elle avait un jour de congé et elle lui avait dit le passer avec ses copines. Et là, dès l’entrée en apercevant des baskets d’hommes, il avait senti en lui un énorme malaise. Il claqua la porte derrière lui afin de voir ce qui se passait. Il avait vu juste, un ensemble de bruits sortaient de la chambre à coucher. Ils avaient profité de son absence pour conclure une histoire apparemment commencée déjà il y a un moment. Là, tout est allé si vite, le conflit, les mots qui volent et qui ne sont pas toujours très justes. Il a compris, qu’elle se sentait oppressée, et qu’elle n’osait pas lui dire qu’elle ne voulait pas d’enfants au risque de le décevoir. Il se dit qu’il aurait pu comprendre, si seulement elle lui en avait parlé. Mais elle avait ajouté qu’elle était tombée amoureuse, un coup de foudre et qu’elle ne pouvait pas aller contre cette alchimie.
    C’est à ce moment que le « vide » a pris place. Elle avait récupéré toutes ses affaires, et la moitié des meubles était à elle. Il lui restait son lit, une table basse et un fauteuil. Le vide visuel par l’absence de tout ce qui était là avant et le vide physique par l’absence de toute présence autre que la sienne. Il s’est retrouvé face à cette solitude que l’on venait de lui imposer. Il venait de voir son monde s’écrouler en un instant.
    Il pleure encore en racontant ce passage. La présence de son inconnue, lui fait du bien. Il n’avait jamais reparlé de tout cela si ouvertement. Il se sent pour une fois, écouté sans jugement. Ils se posent en haut d’une dune et regardent l’océan sans un mot. Juste là. Ils voient toute une série de voile de Kite colorer le ciel. Il sait que ses copains sont là-bas, il reconnait les voiles. D’ailleurs, il lui semble que l’un d’eux lui fait des signes. Mais il est occupé, il n’est pas seul.
    Ils échangent encore longuement sur leurs différentes expériences amoureuses. Puis ils rentrent, il est tard et Steeve est fatigué, ce remue-ménage émotionnel l’a épuisé. Ils se quittent et se promettent de se revoir.
    De retour chez lui, il reçoit un message de Julio :
    « Comment tu vas ? Bien reposé ? Dis, c’était toi sur la dune ? Finalement tu es sorti ? »
    Steeve lui ment en lui disant que non, que ce n’était pas lui car il n’a pas envie de lui raconter qu’il a revu son inconnue. Il veut garder cela pour lui.
    Et tous les dimanches, Steeve et sa belle brune se retrouvent pour une balade, soit sur la plage, soit dans les pins. Il se livre, il ouvre son cœur. Il pleure, il rit parfois. Ce qui lui fait du bien, c’est qu’à chaque fois, il se sent plus léger après avoir discuté avec elle. Il arrive à mettre des mots sur tout ce qu’il a vécu. Elle est discrète, elle est neutre, elle ne juge pas. Ils projettent ensemble de partir en week-end. Ils réfléchissent à l’endroit où ils aimeraient aller. Depuis sa rupture, il ne faisait plus rien. Il ne se baladait plus, ne sortait plus sans ses potes. Il revit aujourd’hui, il a l’impression de retrouver sa liberté. C’est décidé, le week-end prochain, ils partiront pour un week-end en thalassothérapie.
    La sonnette de la porte retentit, Steeve est surpris, il n’attend personne. Et sa brune ne lui a pas dit qu’elle repasserait, il vient de la quitter.
    - Salut frérot !
    -Salut Julio, qu’est ce que tu fais là ?
    - Bah, on ne te ne voit plus, tu nous évites. Tu ne sors plus. Tu ne fais plus de kite. Comment tu vas ?
    - Je vais très bien, je sors, je vais faire des balades.
    - Tout seul ?
    - Oui, pourquoi ?
    - Je te connais, ce n’est pas ton truc de sortir te balader tout seul. Tu as trouvé quelqu’un ? Allez, avoue !
    - Non, personne, répond Steeve un peu gêné. Il n’avait pas décidé de se confier déjà.
    Mais Julio le connait, il voit dans son regard, qu’il lui cache quelque chose.
    - Allez dis-moi. C’est la fille de l’autre soirée. Tu l’as revue ?
    Le silence de Steeve donne raison à Julio.
    - Et, vous êtes ensemble ?
    - Eh bien, non, nous ne sommes pas vraiment ensemble mais nous passons du temps ensemble.
    - Oh c’est génial ça, je suis content pour toi. Tu nous la présentes quand ?
    - Pas pour l’instant.
    - Comment ça, pas pour l’instant ? Elle est bien, elle est sympa ?
    - Oui, ne t’inquiètes pas, elle est vraiment cool.
    - Comment elle s’appelle alors ?
    - Nous n’avons pas encore échangé nos prénoms, je trouve ça drôle !
    - Je suis content alors, si tout va bien. Profite, mon Steeve !

    Après le départ de Julio, Steeve se dit qu’il n’avait pas vraiment prévu de la présenter à ses potes. Il voulait garder cette relation pour lui tout seul. Il verra après le week-end.
    L’heure du week-end approche, Steeve est heureux. Il prépare ses affaires. Il n’est pas parti en week-end depuis au moins deux ans. Il a hâte de se retrouver chouchouté dans ce centre de soins avec son invitée. Arrivé là-bas, tout le monde est aux petits soins. L’accès à la piscine chauffée, le sauna le hammam. Steeve se retrouve à faire la connaissance d’un couple pendant que son inconnue est à une séance de relaxation. Il discute avec eux, il les trouve beaux, si amoureux. Il leur dit. L’homme lui confie que leur couple est récent mais qu’il a l’impression de la connaître depuis tellement longtemps. Il lui dit également qu’il est heureux, que cela n’a pas toujours été le cas. Il a lui aussi souffert d’une rupture très accablante. Il a même fait une dépression pendant plus de six mois. Les deux hommes échangent sur leurs vécus communs, la tristesse, la colère, la solitude. Steeve se sent compris. Il sait à présent qu’il n’est pas seul à traverser cette épreuve. Il sait qu’il en sortira grandi, que la vie continue.
    D’ailleurs son invitée du week-end revient de sa séance, c’est à lui de partir pour un massage. Il pose tout son corps sur la table, se met à l’aise et se laisse porter par la douceur des mains de celle qui va s’occuper de lui pendant une heure. Il flotte, il est comme en apesanteur. Il ressent du bien-être dans tout son corps. Il en vient même à avoir des sensations corporelles agréables. Des frissons le parcourent. Il se surprend même à penser qu’il pourrait avoir une liaison avec cette masseuse, là, dans cette pièce. Il est tellement détendu, qu’il rêve. Il ne se rend même pas compte qu’elle a fini et qu’elle le laisse dans la pièce, profiter de cet instant de détente. Il est bien.
    Il ouvre les yeux en entendant la porte s’ouvrir, c’est elle qui revient avec une tisane citronnée qu’elle pose près du fauteuil, en lui disant qu’il peut prendre son temps pour s’habiller et ressortir. Il apprécie cette tisane comme jamais. Il a l’impression de redécouvrir ses sens. Il veut rester dans cet état, alors en sortant il ne cherche même pas sa convive, il va directement dans la chambre. Il s’allonge sur le lit et s’endort paisiblement. Il est de nouveau porté par ses songes. Cela fait tellement longtemps qu’il n’avait pas eu l’esprit tranquille à rêvasser de belles aventures. Il est heureux d’avoir eu le courage et l’envie de venir ici.
    Elle entre dans la pièce, vêtu seulement de son peignoir visiblement car elle a son maillot de bain dans sa main. Ils se regardent. La lumière de fin de journée est douce et apaisante, légèrement orangée car le soleil tend à se coucher. Elle se pose près de lui sur le lit. Il se laisse embarquer dans ses désirs, à demi réveillé. Après une étreinte de caresse et de mouvements, il jouit comme cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Il est là, juste présent. Il ne vit plus dans le passé. Il a retrouvé sa masculinité. Il lui demande si elle veut dîner à l’extérieur, car tout cela lui a ouvert l’appétit. Depuis sa séparation, il ne mangeait plus beaucoup, il se laissait aller.
    Une fois prêts, ils sortent dans les rues à la recherche d’un restaurant qui servirait encore le dîner. Il a envie de quelque chose de copieux. Ils trouvent un restaurant italien. L’ambiance y semble vraiment sympa. Un apéritif léger, il n’a pas envie de boire beaucoup ce soir. Comme si les soins de son corps lui avait fait comprendre qu’il avait abusé de l’alcool ces derniers temps. Ils mangent presque en silence, comme s’ils n’avaient presque plus rien à se dire. C’est assez étrange, parfois il a même l’impression d’être tout seul. Elle est tellement discrète. En mangeant son délicieux risotto, il pense à vouloir changer sa vie. Il se demande s’il ne pourrait pas refaire des formations pour ainsi pouvoir évoluer dans son travail. Aussi, il aimerait refaire la décoration de son appartement où même en changer. Un élan de nouvelles envies le prend. Il sourit.
    Ils rentrent à l’hôtel et Steeve en profite pour retourner se baigner, la piscine est encore ouverte. Sa compagne du moment, préfère aller se coucher. Il se plaît à se retrouver avec lui-même. Il apprécierait presque cette solitude momentanée. Il se retrouve.

    Le lendemain, ils profitent encore de soins, pour lui, une séance relaxation sur matelas d’eau suivie d’un gommage au sucre et miel. Il en ressort encore plus détendu que la veille. Tout lui semble beau. Ses pensées sont plus claires, son sourire est revenu. Il cherche sa compagne car l’heure du départ du centre approche. Il ne la trouve pas. Il fait le tour de toutes les pièces. Il retourne à la chambre pour y rassembler ses affaires et il pense la retrouver là-bas.
    C’est vrai que depuis hier, elle était devenue vraiment discrète.
    Arrivé dans la chambre son téléphone sonne. C’est Julio :
    - Salut frérot !
    - Salut
    - Alors, ça va ? Tu es tout neuf ?
    - Oui, si tu savais le bien que cela m’a fait.
    - Et tu as conclu avec ta belle inconnue ?
    - Oui, on peut dire ça, mais là je la cherche car c’est bientôt l’heure pour nous de rentrer.
    - Est-ce que tu veux que je passe te voir ce soir ? Est-ce qu’elle sera encore là ? Tu pourras me le présenter.
    - Oui pas de soucis, on se voit tout à l’heure.
    En raccrochant, Steeve sens comme un malaise. Il sait qu’il doit retrouver sa copine. Et en même temps il a de sérieux doutes. Il n’est plus très sûr de l’avoir vu au petit-déjeuner. Il essaie de rappeler quand était la dernière fois qu’il l’a vue. Il retourne faire le tour des pièces où elle pourrait être. Et il se décide à demander à l’accueil.
    - Bonjour Madame, excusez-moi.
    - Oui, Monsieur, que puis-je pour vous ?
    - Je recherche la personne avec qui je suis arrivé.
    - De quelle personne s’agit-il ?
    - Vous savez une grande brune, elle a fait des soins hier, avant moi.
    - Monsieur, je suis désolée, je ne vous ai pas vu accompagné hier.
    - Et lorsque nous sommes sortis pour dîner hier soir, elle était avec moi.
    - Monsieur, je suis confuse, vous n’aviez réservé que pour une personne ce week-end, et je vous ai bien vu sortir dîner hier soir… mais vous étiez seul.
    Steeve sourit nerveusement, dépose les clefs de sa chambre et ne dit plus un mot en sortant.
    Il pose ses affaires dans sa voiture et décide d’aller faire un tour sur la plage qui se trouve juste à côté. Il a besoin de prendre l’air. Il a comme à nouveau un vide dans sa tête. Il se sent paniqué. Il regarde dans son téléphone, il veut retrouver le numéro de son inconnue. Il est sûr de l’avoir enregistré. Alors il regarde à « inconnue », il ne trouve rien. Il regarde à « Belle brune », toujours rien. Il regarde dans les appels passés. Rien. Il n’y a rien.
    Il range son téléphone. Il se croit fou. Il essaie de se rappeler. Il s’assoit face à l’océan. Le bruit des vagues, le vent, le sel… Tout lui rappelle le son lors du massage de la veille. Il retrouve peu à peu la plénitude ressentie hier. Son corps se détend à nouveau. Il se sent en connexion avec l’Océan. Il ferme les yeux et respire lentement.
    Et là, tout lui paraît clair, très clair.
    Il est temps de rentrer.
    Arrivé chez lui, il a tout juste le temps de poser son sac que Julio sonne à la porte. Il lui ouvre. Ils se serrent dans les bras. Ensuite, Julio entre tout exciter à l’idée de la rencontrer :
    - Alors, elle est où ? Elle se cache, celle qui t’a remis d’aplomb. Celle qui te laisse se sourire magnifique sur ton visage. Ne me dis pas qu’elle est déjà repartie, frère, tu m’avais dit que tu me la présenterais. Et dis-moi, comment elle s ’appelle ?
    - Je ne pourrai pas te la présenter.
    - Ah bon, Pourquoi ?
    - Mais je sais comment elle s’appelle.
    Elle s’appelle : Absence.
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Poeme de Naelle

Écrivain Naelle

Naelle a publié sur le site 6 écrits. Naelle est membre du site depuis l'année 2025.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Absencesaly fʁeʁo, ty emεʁʒə ?
saly
alɔʁ, ʁakɔ̃tə, jεʁ swaʁ setε kɔmɑ̃ ?
ɔ mεk, jεʁ, ʒε kʁwaze ynə məf ɑ̃ fɛ̃ də swaʁe. ynə fijə kanɔ̃, ynə ɡʁɑ̃də bʁynə oz- iø vεʁ. εllə etε osi sɑ̃sɥεllə kə syʁ dεllə. syʁ la pistə, ɔ̃ nə vwajε kεllə.
e alɔʁ, ta peʃo, fʁεʁə ?
ε bjɛ̃, ty mə kɔnε ʒə sɥiz- ale dɑ̃se avεk εllə, ɔ̃ dy sə fεʁə tutə lε myzik də la fɛ̃. ɑ̃sɥitə, nuz- avɔ̃ diskyte o baʁ avɑ̃ kil nə fεʁmə. εllə ε tʁo ɛ̃tεlliʒɑ̃tə, εllə a ynə vwa si dusə.
ty la ʁaməne ʃe twa ?
nɔ̃, ʒə kʁwa bjɛ̃ kə sεt- εllə ki ma ʁaməne ʃe mwa.
ty a y sɔ̃ nymeʁo ?
ui εllə mə la dɔne, ʒystə ʒə dwa lə ʁətʁuve.
ale, avu, sε dε bɔbaʁd ?
pɥiskə ʒə tə di kə ʒε sɔ̃ nymeʁo.
seʁjøzəmɑ̃, ty blaɡ ?
ʒə tə di kə sε vʁε, mεk, ty nə pø pa savwaʁ, ty netε pa la.
kɔmɑ̃ εllə sapεllə ?
nu navɔ̃ pa eʃɑ̃ʒe no pʁenɔ̃, ɔ̃ tʁuvε səla dʁolə də nə pa savwaʁ kɔmɑ̃ lotʁə sapəlε.
uε… ty vjɛ̃ sεt apʁε midi, ɔ̃ va fεʁə dy kitə avεk la bɑ̃də ?
ø, ʒə nə sε pa tʁo ʒə tə tjɛ̃z- o kuʁɑ̃.
oke, saly fʁεʁə.
bi
stivə ʁəpʁi œ̃ kafe puʁ ʁevεje sε suvəniʁ də la swaʁe. il vudʁε tεllmɑ̃ ʁətʁuve lə nymeʁo də sεtə fijə. il ʁəɡaʁdə dɑ̃ tutə sε poʃə. il ʁəɡaʁdə dɑ̃ tus lε nuvo kɔ̃takt syʁ sɔ̃ telefɔnə. ʁjɛ̃. okynə tʁasə dœ̃ nuvo nymeʁo. il desidə dale sə duʃe.
stivə ε plyto dy ʒɑ̃ʁə bo ɡɔsə, œ̃ kɔʁ datlεtə sɑ̃ ʒamεz- i fεʁə atɑ̃sjɔ̃. il fε ʁaʒe plys dœ̃ pɔtə a lɥi, syʁtu sø ki pase dy tɑ̃z- a la salə. il lεsə kule lo avɑ̃ dɑ̃tʁe su la duʃə, istwaʁə kεllə sə ʁeʃofə œ̃ pø, il ɑ̃tʁə e fεʁmə lεz- iø. lɔʁskil lε ʁuvʁə puʁ pʁɑ̃dʁə lə ʒεl duʃə, il vwa də lɑ̃kʁə deɡuline syʁ sɔ̃ tɔʁsə. il nə mεt pa lɔ̃tɑ̃z- a kɔ̃pʁɑ̃dʁə, alɔʁz- il aʁεtə lo, panike. il sɔʁ də la duʃə e esɥi lə miʁwaʁ avεk sa sεʁvjεtə puʁ ɑ̃ləve tutə la bye. il esε də deʃifʁe sɔ̃ tɔʁsə. sε bjɛ̃ la ketε lə nymeʁo, il aʁivə a dəvine plyzjœʁ kɔ̃binεzɔ̃ pɔsiblə. il lε nɔtə syʁ la pʁəmjεʁə ɑ̃vəlɔpə kil tʁuvə syʁ sɔ̃ byʁo, mεtɑ̃ də lo paʁtu syʁ lə ʁεstə. il ʁətuʁnə a sa duʃə, εspeʁɑ̃ avwaʁ lə bɔ̃ nymeʁo paʁmi tus sε ʃifʁəz- etale. e pɥiz- osi, il a tu də mεmə œ̃ ɡʁo mal də tεtə. il sε kil a ɑ̃kɔʁə tʁo by jεʁ. il sə dəmɑ̃də sə kil a py bjɛ̃ ʁakɔ̃te a sεtə bεllə bʁynə. va tεllə vulwaʁ lə ʁəvwaʁ ? va til syʁtu kɔ̃poze lə bɔ̃ nymeʁo ?
il esε də myltiplə nymeʁo, puʁ ɑ̃fɛ̃ tɔ̃be syʁ ynə vwa. œ̃ pø syʁpʁi, il tɑ̃tə ynə ɛ̃vitasjɔ̃ puʁ ynə baladə syʁ la plaʒə. εllə aksεptə. il nɑ̃ ʁəvjɛ̃ pa. il a œ̃ ʁɑ̃kaʁ. dɑ̃ la fule, il ɑ̃vwa œ̃ mesaʒə a ʒyljo, puʁ lɥi diʁə kil nə səʁa pa lə də la paʁti puʁ lə kitə oʒuʁdɥi, kil nə sə sɑ̃ pa o tɔp, kil dwa ʁekypeʁe də la vεjə.
ʒyljo e lɥi sə kɔnεse dəpɥi kil sɔ̃ pəti, il sɔ̃ kɔmə dε fʁεʁə. ʒyljo etε osi a la mεmə swaʁe də la vεjə, mεz- il a ynə kɔpinə e il ε ʁɑ̃tʁe bjɛ̃ plys to. il lɥi ʁepɔ̃ kil kɔ̃pʁɑ̃t- e lɥi di də pʁɑ̃dʁə swɛ̃ də lɥi. ilz- ɔ̃ sεtə ʁəlasjɔ̃ fʁatεʁnεllə, u ʃakœ̃ dø sɛ̃kjεtə puʁ lotʁə.
stivə sə pʁepaʁə puʁ ale sə balade, il mεt sɔ̃ plys bo te ʃiʁ, lə blø, səlɥi ki fε ʁəsɔʁtiʁ sεz- iø. il la ʁətʁuvə pʁε dy semafɔʁə, εllə ε bεllə kɔmə dɑ̃ sε suvəniʁ. il maʁʃe ɑ̃sɑ̃blə, diskyte, e paʁfwaz- il sə poze puʁ ʁəɡaʁde lɔseɑ̃. εllə lɥi fε pɑ̃se a otʁə ʃozə kə sɔ̃n- εks, sεllə ki la lεse tɔ̃be puʁ œ̃n- otʁə il i a tu ʒystə katʁə mwa. il a veky sεtə tʁaizɔ̃ e sεtə ʁyptyʁə kɔmə ynə deʃiʁyʁə dɑ̃ sa vi. il na pa kɔ̃pʁi. il a kɔ̃pɑ̃se paʁ lalkɔl, mεz- il nə sɑ̃n- ε pa ʁɑ̃dy kɔ̃tə. il a mεmə pεʁdy sɔ̃ tʁavaj kaʁ il nə puvε plys si ʁɑ̃dʁə. il a kɔny lə neɑ̃, la desɑ̃tə, lə nwaʁ, lə vidə. səla fəzε tʁwaz- ɑ̃ kilz- etε ɑ̃sɑ̃blə e, bjɛ̃ avɑ̃ səla il setε tuʁnez- otuʁ pɑ̃dɑ̃ dεz- ane. lœʁ ʁapʁoʃəmɑ̃ navε syʁpʁi pεʁsɔnə. il sɑ̃tɑ̃dε a mεʁvεjə. ynə sɛ̃bjozə avεk ynə pasjɔ̃ kɔlɔʁe. il fəzε tut- ɑ̃sɑ̃blə. lœʁ tʁavaj sə sitɥɑ̃ dɑ̃ la mεmə ʁy, il deʒənε mεmə ɑ̃sɑ̃blə tus lε midi. ilz- avε la mεmə bɑ̃də də kɔpɛ̃, alɔʁ tus lε wik ɑ̃d, il sə ʁətʁuvε. il nə la kitε ʒamε vʁεmɑ̃ dεz- iø. εllə etε puʁ lɥi sa myzə. sεllə ki lɥi pεʁmεtε dεtʁə lɥi mεmə. il sə sɑ̃tε εɡziste, ʁεspɔ̃sablə, fɔʁ. dəpɥi kεlk tɑ̃, il paʁlε də fɔ̃de ynə famijə. il etε mɔtive paʁ la patεʁnite, il etε pʁε. pʁɔbabləmɑ̃, plys pʁε kεllə.
pɑ̃dɑ̃ sεtə pʁɔmənadə, pʁɔfitɑ̃ dε ʁεjɔ̃ dy sɔlεj, il sə livʁə a sεtə ɛ̃kɔnɥ ki lekutə e lɥi pozə mεmə dε kεstjɔ̃. il εt- ɑ̃kɔʁə emy lɔʁskil paʁlə də sɔ̃n- istwaʁə. lə mɔmɑ̃ u il a dekuvεʁ œ̃n- ɔmə dɑ̃ sɔ̃ li. setε ɑ̃ plεnə ʒuʁne, il etε ʁəvəny dy tʁavaj plys to kaʁ ynə kupyʁə delεktʁisite avε tu blɔke dɑ̃ lε byʁo. il nə dəvε i avwaʁ pεʁsɔnə, εllə avε œ̃ ʒuʁ də kɔ̃ʒe e εllə lɥi avε di lə pase avεk sε kɔpinə. e la, dε lɑ̃tʁe ɑ̃n- apεʁsəvɑ̃ dε baskε dɔmə, il avε sɑ̃ti ɑ̃ lɥi œ̃n- enɔʁmə malεzə. il klaka la pɔʁtə dəʁjεʁə lɥi afɛ̃ də vwaʁ sə ki sə pasε. il avε vy ʒystə, œ̃n- ɑ̃sɑ̃blə də bʁɥi sɔʁtε də la ʃɑ̃bʁə a kuʃe. ilz- avε pʁɔfite də sɔ̃n- absɑ̃sə puʁ kɔ̃klyʁə ynə istwaʁə apaʁamɑ̃ kɔmɑ̃se deʒa il i a œ̃ mɔmɑ̃. la, tut- εt- ale si vitə, lə kɔ̃fli, lε mo ki vɔle e ki nə sɔ̃ pa tuʒuʁ tʁε ʒystə. il a kɔ̃pʁi, kεllə sə sɑ̃tε ɔpʁese, e kεllə nozε pa lɥi diʁə kεllə nə vulε pa dɑ̃fɑ̃z- o ʁiskə də lə desəvwaʁ. il sə di kil oʁε py kɔ̃pʁɑ̃dʁə, si sələmɑ̃ εllə lɥi ɑ̃n- avε paʁle. mεz- εllə avε aʒute kεllə etε tɔ̃be amuʁøzə, œ̃ ku də fudʁə e kεllə nə puvε pa ale kɔ̃tʁə sεtə alʃimi.
sεt- a sə mɔmɑ̃ kə lə « vidə » a pʁi plasə. εllə avε ʁekypeʁe tutə sεz- afεʁə, e la mwatje dε məbləz- etε a εllə. il lɥi ʁεstε sɔ̃ li, ynə tablə basə e œ̃ fotəj. lə vidə vizɥεl paʁ labsɑ̃sə də tu sə ki etε la avɑ̃ e lə vidə fizikə paʁ labsɑ̃sə də tutə pʁezɑ̃sə otʁə kə la sjεnə. il sε ʁətʁuve fasə a sεtə sɔlitydə kə lɔ̃ vənε də lɥi ɛ̃poze. il vənε də vwaʁ sɔ̃ mɔ̃də sekʁule ɑ̃n- œ̃n- ɛ̃stɑ̃.
il plœʁə ɑ̃kɔʁə ɑ̃ ʁakɔ̃tɑ̃ sə pasaʒə. la pʁezɑ̃sə də sɔ̃n- ɛ̃kɔnɥ, lɥi fε dy bjɛ̃. il navε ʒamε ʁəpaʁle də tu səla si uvεʁtəmɑ̃. il sə sɑ̃ puʁ ynə fwa, ekute sɑ̃ ʒyʒəmɑ̃. il sə poze ɑ̃-o dynə dynə e ʁəɡaʁde lɔseɑ̃ sɑ̃z- œ̃ mo. ʒystə la. il vwae tutə ynə seʁi də vwalə də kitə kɔlɔʁe lə sjεl. il sε kə sε kɔpɛ̃ sɔ̃ la ba, il ʁəkɔnε lε vwalə. dajœʁ, il lɥi sɑ̃blə kə lœ̃ dø lɥi fε dε siɲə. mεz- il εt- ɔkype, il nε pa səl.
ilz- eʃɑ̃ʒe ɑ̃kɔʁə lɔ̃ɡəmɑ̃ syʁ lœʁ difeʁɑ̃təz- εkspeʁjɑ̃səz- amuʁøzə. pɥiz- il ʁɑ̃tʁe, il ε taʁ e stivə ε fatiɡe, sə ʁəmɥ menaʒə emɔsjɔnεl la epɥize. il sə kite e sə pʁɔmεte də sə ʁəvwaʁ.
də ʁətuʁ ʃe lɥi, il ʁəswa œ̃ mesaʒə də ʒyljo :
« kɔmɑ̃ ty va ? bjɛ̃ ʁəpoze ? di, setε twa syʁ la dynə ? finaləmɑ̃ ty ε sɔʁti ? »
stivə lɥi mɑ̃ ɑ̃ lɥi dizɑ̃ kə nɔ̃, kə sə netε pa lɥi kaʁ il na pa ɑ̃vi də lɥi ʁakɔ̃te kil a ʁəvy sɔ̃n- ɛ̃kɔnɥ. il vø ɡaʁde səla puʁ lɥi.
e tus lε dimɑ̃ʃə, stivə e sa bεllə bʁynə sə ʁətʁuve puʁ ynə baladə, swa syʁ la plaʒə, swa dɑ̃ lε pɛ̃. il sə livʁə, il uvʁə sɔ̃ kœʁ. il plœʁə, il ʁit paʁfwa. sə ki lɥi fε dy bjɛ̃, sε ka ʃakə fwa, il sə sɑ̃ plys leʒe apʁεz- avwaʁ diskyte avεk εllə. il aʁivə a mεtʁə dε mo syʁ tu sə kil a veky. εllə ε diskʁεtə, εllə ε nøtʁə, εllə nə ʒyʒə pa. il pʁɔʒεte ɑ̃sɑ̃blə də paʁtiʁ ɑ̃ wik εnd. il ʁefleʃise a lɑ̃dʁwa u ilz- εməʁε ale. dəpɥi sa ʁyptyʁə, il nə fəzε plys ʁjɛ̃. il nə sə baladε plys, nə sɔʁtε plys sɑ̃ sε pɔtə. il ʁəvi oʒuʁdɥi, il a lɛ̃pʁesjɔ̃ də ʁətʁuve sa libεʁte. sε deside, lə wik εnd pʁoʃɛ̃, il paʁtiʁɔ̃ puʁ œ̃ wik εnd ɑ̃ talasɔteʁapi.
la sɔnεtə də la pɔʁtə ʁətɑ̃ti, stivə ε syʁpʁi, il natɑ̃ pεʁsɔnə. e sa bʁynə nə lɥi a pa di kεllə ʁəpasəʁε, il vjɛ̃ də la kite.
saly fʁeʁo !
saly ʒyljo, kε sə kə ty fε la ?
ba, ɔ̃ nə tə nə vwa plys, ty nuz- evitə. ty nə sɔʁ plys. ty nə fε plys də kitə. kɔmɑ̃ ty va ?
ʒə vε tʁε bjɛ̃, ʒə sɔʁ, ʒə vε fεʁə dε baladə.
tu səl ?
ui, puʁkwa ?
ʒə tə kɔnε, sə nε pa tɔ̃ tʁyk də sɔʁtiʁ tə balade tu səl. ty a tʁuve kεlkœ̃ ? ale, avu !
nɔ̃, pεʁsɔnə, ʁepɔ̃ stivə œ̃ pø ʒεne. il navε pa deside də sə kɔ̃fje deʒa.
mε ʒyljo lə kɔnε, il vwa dɑ̃ sɔ̃ ʁəɡaʁ, kil lɥi kaʃə kεlkə ʃozə.
ale di mwa. sε la fijə də lotʁə swaʁe. ty la ʁəvɥ ?
lə silɑ̃sə də stivə dɔnə ʁεzɔ̃ a ʒyljo.
e, vuz- εtəz- ɑ̃sɑ̃blə ?
ε bjɛ̃, nɔ̃, nu nə sɔmə pa vʁεmɑ̃ ɑ̃sɑ̃blə mε nu pasɔ̃ dy tɑ̃z- ɑ̃sɑ̃blə.
ɔ sε ʒenjal sa, ʒə sɥi kɔ̃tɑ̃ puʁ twa. ty nu la pʁezɑ̃tə kɑ̃ ?
pa puʁ lɛ̃stɑ̃.
kɔmɑ̃ sa, pa puʁ lɛ̃stɑ̃ ? εllə ε bjɛ̃, εllə ε sɛ̃pa ?
ui, nə tɛ̃kjεtə pa, εllə ε vʁεmɑ̃ kul.
kɔmɑ̃ εllə sapεllə alɔʁ ?
nu navɔ̃ pa ɑ̃kɔʁə eʃɑ̃ʒe no pʁenɔ̃, ʒə tʁuvə sa dʁolə !
ʒə sɥi kɔ̃tɑ̃ alɔʁ, si tu va bjɛ̃. pʁɔfitə, mɔ̃ stivə !

apʁε lə depaʁ də ʒyljo, stivə sə di kil navε pa vʁεmɑ̃ pʁevy də la pʁezɑ̃te a sε pɔtə. il vulε ɡaʁde sεtə ʁəlasjɔ̃ puʁ lɥi tu səl. il veʁa apʁε lə wik εnd.
lœʁ dy wik εnd apʁoʃə, stivə ε œʁø. il pʁepaʁə sεz- afεʁə. il nε pa paʁti ɑ̃ wik εnd dəpɥiz- o mwɛ̃ døz- ɑ̃. il a atə də sə ʁətʁuve ʃuʃute dɑ̃ sə sɑ̃tʁə də swɛ̃z- avεk sɔ̃n- ɛ̃vite. aʁive la ba, tu lə mɔ̃də εt- o pəti swɛ̃. laksεz- a la pisinə ʃofe, lə sona lə-amam. stivə sə ʁətʁuvə a fεʁə la kɔnεsɑ̃sə dœ̃ kuplə pɑ̃dɑ̃ kə sɔ̃n- ɛ̃kɔnɥ εt- a ynə seɑ̃sə də ʁəlaksasjɔ̃. il diskytə avεk ø, il lε tʁuvə bo, si amuʁø. il lœʁ di. lɔmə lɥi kɔ̃fi kə lœʁ kuplə ε ʁesɑ̃ mε kil a lɛ̃pʁesjɔ̃ də la kɔnεtʁə dəpɥi tεllmɑ̃ lɔ̃tɑ̃. il lɥi di eɡaləmɑ̃ kil ε œʁø, kə səla na pa tuʒuʁz- ete lə ka. il a lɥi osi sufεʁ dynə ʁyptyʁə tʁεz- akablɑ̃tə. il a mεmə fε ynə depʁesjɔ̃ pɑ̃dɑ̃ plys də si- mwa. lε dø ɔməz- eʃɑ̃ʒe syʁ lœʁ vekys kɔmœ̃, la tʁistεsə, la kɔlεʁə, la sɔlitydə. stivə sə sɑ̃ kɔ̃pʁi. il sε a pʁezɑ̃ kil nε pa səl a tʁavεʁse sεtə epʁəvə. il sε kil ɑ̃ sɔʁtiʁa ɡʁɑ̃di, kə la vi kɔ̃tinɥ.
dajœʁ sɔ̃n- ɛ̃vite dy wik εnd ʁəvjɛ̃ də sa seɑ̃sə, sεt- a lɥi də paʁtiʁ puʁ œ̃ masaʒə. il pozə tu sɔ̃ kɔʁ syʁ la tablə, sə mεt a lεzə e sə lεsə pɔʁte paʁ la dusœʁ dε mɛ̃ də sεllə ki va sɔkype də lɥi pɑ̃dɑ̃ ynə œʁ. il flɔtə, il ε kɔmə ɑ̃n- apəzɑ̃tœʁ. il ʁəse dy bjɛ̃ εtʁə dɑ̃ tu sɔ̃ kɔʁ. il ɑ̃ vjɛ̃ mεmə a avwaʁ dε sɑ̃sasjɔ̃ kɔʁpɔʁεlləz- aɡʁeablə. dε fʁisɔ̃ lə paʁkuʁe. il sə syʁpʁɑ̃ mεmə a pɑ̃se kil puʁʁε avwaʁ ynə ljεzɔ̃ avεk sεtə masøzə, la, dɑ̃ sεtə pjεsə. il ε tεllmɑ̃ detɑ̃dy, kil ʁεvə. il nə sə ʁɑ̃ mεmə pa kɔ̃tə kεllə a fini e kεllə lə lεsə dɑ̃ la pjεsə, pʁɔfite də sεt ɛ̃stɑ̃ də detɑ̃tə. il ε bjɛ̃.
il uvʁə lεz- iøz- ɑ̃n- ɑ̃tɑ̃dɑ̃ la pɔʁtə suvʁiʁ, sεt- εllə ki ʁəvjɛ̃ avεk ynə tizanə sitʁɔne kεllə pozə pʁε dy fotəj, ɑ̃ lɥi dizɑ̃ kil pø pʁɑ̃dʁə sɔ̃ tɑ̃ puʁ sabije e ʁəsɔʁtiʁ. il apʁesi sεtə tizanə kɔmə ʒamε. il a lɛ̃pʁesjɔ̃ də ʁədekuvʁiʁ sε sɑ̃s. il vø ʁεste dɑ̃ sεt eta, alɔʁz- ɑ̃ sɔʁtɑ̃ il nə ʃεʁʃə mεmə pa sa kɔ̃vivə, il va diʁεktəmɑ̃ dɑ̃ la ʃɑ̃bʁə. il salɔ̃ʒə syʁ lə li e sɑ̃dɔʁ pεzibləmɑ̃. il ε də nuvo pɔʁte paʁ sε sɔ̃ʒə. səla fε tεllmɑ̃ lɔ̃tɑ̃ kil navε pa y lεspʁi tʁɑ̃kjə a ʁεvase də bεlləz- avɑ̃tyʁə. il ε œʁø davwaʁ y lə kuʁaʒə e lɑ̃vi də vəniʁ isi.
εllə ɑ̃tʁə dɑ̃ la pjεsə, vεty sələmɑ̃ də sɔ̃ pεɲwaʁ vizibləmɑ̃ kaʁ εllə a sɔ̃ majo də bɛ̃ dɑ̃ sa mɛ̃. il sə ʁəɡaʁde. la lymjεʁə də fɛ̃ də ʒuʁne ε dusə e apεzɑ̃tə, leʒεʁəmɑ̃ ɔʁɑ̃ʒe kaʁ lə sɔlεj tɑ̃t- a sə kuʃe. εllə sə pozə pʁε də lɥi syʁ lə li. il sə lεsə ɑ̃baʁke dɑ̃ sε deziʁ, a dəmi ʁevεje. apʁεz- ynə etʁɛ̃tə də kaʁεsə e də muvəmɑ̃, il ʒui kɔmə səla nə lɥi etε pa aʁive dəpɥi lɔ̃tɑ̃. il ε la, ʒystə pʁezɑ̃. il nə vit plys dɑ̃ lə pase. il a ʁətʁuve sa maskylinite. il lɥi dəmɑ̃də si εllə vø dine a lεksteʁjœʁ, kaʁ tu səla lɥi a uvεʁ lapeti. dəpɥi sa sepaʁasjɔ̃, il nə mɑ̃ʒε plys boku, il sə lεsε ale.
ynə fwa pʁε, il sɔʁte dɑ̃ lε ʁyz- a la ʁəʃεʁʃə dœ̃ ʁεstoʁɑ̃ ki sεʁviʁε ɑ̃kɔʁə lə dine. il a ɑ̃vi də kεlkə ʃozə də kɔpjø. il tʁuve œ̃ ʁεstoʁɑ̃ italjɛ̃. lɑ̃bjɑ̃sə i sɑ̃blə vʁεmɑ̃ sɛ̃pa. œ̃n- apeʁitif leʒe, il na pa ɑ̃vi də bwaʁə boku sə swaʁ. kɔmə si lε swɛ̃ də sɔ̃ kɔʁ lɥi avε fε kɔ̃pʁɑ̃dʁə kil avε abyze də lalkɔl sε dεʁnje tɑ̃. il mɑ̃ʒe pʁεskə ɑ̃ silɑ̃sə, kɔmə sil navε pʁεskə plys ʁjɛ̃ a sə diʁə. sεt- asez- etʁɑ̃ʒə, paʁfwaz- il a mεmə lɛ̃pʁesjɔ̃ dεtʁə tu səl. εllə ε tεllmɑ̃ diskʁεtə. ɑ̃ mɑ̃ʒɑ̃ sɔ̃ delisjø ʁizɔto, il pɑ̃sə a vulwaʁ ʃɑ̃ʒe sa vi. il sə dəmɑ̃də sil nə puʁʁε pa ʁəfεʁə dε fɔʁmasjɔ̃ puʁ ɛ̃si puvwaʁ evɔlɥe dɑ̃ sɔ̃ tʁavaj. osi, il εməʁε ʁəfεʁə la dekɔʁasjɔ̃ də sɔ̃n- apaʁtəmɑ̃ u mεmə ɑ̃ ʃɑ̃ʒe. œ̃n- elɑ̃ də nuvεlləz- ɑ̃vi lə pʁɑ̃. il suʁi.
il ʁɑ̃tʁe a lotεl e stivə ɑ̃ pʁɔfitə puʁ ʁətuʁne sə bεɲe, la pisinə εt- ɑ̃kɔʁə uvεʁtə. sa kɔ̃paɲə dy mɔmɑ̃, pʁefεʁə ale sə kuʃe. il sə plε a sə ʁətʁuve avεk lɥi mεmə. il apʁesjəʁε pʁεskə sεtə sɔlitydə mɔmɑ̃tane. il sə ʁətʁuvə.

lə lɑ̃dəmɛ̃, il pʁɔfite ɑ̃kɔʁə də swɛ̃, puʁ lɥi, ynə seɑ̃sə ʁəlaksasjɔ̃ syʁ matəla do sɥivi dœ̃ ɡɔmaʒə o sykʁə e mjεl. il ɑ̃ ʁəsɔʁ ɑ̃kɔʁə plys detɑ̃dy kə la vεjə. tu lɥi sɑ̃blə bo. sε pɑ̃se sɔ̃ plys klεʁə, sɔ̃ suʁiʁə ε ʁəvəny. il ʃεʁʃə sa kɔ̃paɲə kaʁ lœʁ dy depaʁ dy sɑ̃tʁə apʁoʃə. il nə la tʁuvə pa. il fε lə tuʁ də tutə lε pjεsə. il ʁətuʁnə a la ʃɑ̃bʁə puʁ i ʁasɑ̃ble sεz- afεʁəz- e il pɑ̃sə la ʁətʁuve la ba.
sε vʁε kə dəpɥiz- jεʁ, εllə etε dəvənɥ vʁεmɑ̃ diskʁεtə.
aʁive dɑ̃ la ʃɑ̃bʁə sɔ̃ telefɔnə sɔnə. sε ʒyljo :
saly fʁeʁo !
saly
alɔʁ, sa va ? ty ε tu nəf ?
ui, si ty savε lə bjɛ̃ kə səla ma fε.
e ty a kɔ̃kly avεk ta bεllə ɛ̃kɔnɥ ?
ui, ɔ̃ pø diʁə sa, mε la ʒə la ʃεʁʃə kaʁ sε bjɛ̃to lœʁ puʁ nu də ʁɑ̃tʁe.
ε sə kə ty vø kə ʒə pasə tə vwaʁ sə swaʁ ? ε sə kεllə səʁa ɑ̃kɔʁə la ? ty puʁʁa mə lə pʁezɑ̃te.
ui pa də susi, ɔ̃ sə vwa tut- a lœʁ.
ɑ̃ ʁakʁoʃɑ̃, stivə sɑ̃s kɔmə œ̃ malεzə. il sε kil dwa ʁətʁuve sa kɔpinə. e ɑ̃ mεmə tɑ̃z- il a də seʁjø dutə. il nε plys tʁε syʁ də lavwaʁ vy o pəti deʒəne. il esε də ʁapəle kɑ̃t- etε la dεʁnjεʁə fwa kil la vɥ. il ʁətuʁnə fεʁə lə tuʁ dε pjεsəz- u εllə puʁʁε εtʁə. e il sə desidə a dəmɑ̃de a lakœj.
bɔ̃ʒuʁ madamə, εkskyze mwa.
ui, məsjø, kə pɥi ʒə puʁ vu ?
ʒə ʁəʃεʁʃə la pεʁsɔnə avεk ki ʒə sɥiz- aʁive.
də kεllə pεʁsɔnə saʒi til ?
vu savez- ynə ɡʁɑ̃də bʁynə, εllə a fε dε swɛ̃z- jεʁ, avɑ̃ mwa.
məsjø, ʒə sɥi dezɔle, ʒə nə vuz- ε pa vy akɔ̃paɲe jεʁ.
e lɔʁskə nu sɔmə sɔʁti puʁ dine jεʁ swaʁ, εllə etε avεk mwa.
məsjø, ʒə sɥi kɔ̃fyzə, vu navje ʁezεʁve kə puʁ ynə pεʁsɔnə sə wik εnd, e ʒə vuz- ε bjɛ̃ vy sɔʁtiʁ dine jεʁ swaʁ… mε vuz- etje səl.
stivə suʁi nεʁvøzəmɑ̃, depozə lε kle də sa ʃɑ̃bʁə e nə di plysz- œ̃ mo ɑ̃ sɔʁtɑ̃.
il pozə sεz- afεʁə dɑ̃ sa vwatyʁə e desidə dale fεʁə œ̃ tuʁ syʁ la plaʒə ki sə tʁuvə ʒystə a kote. il a bəzwɛ̃ də pʁɑ̃dʁə lεʁ. il a kɔmə a nuvo œ̃ vidə dɑ̃ sa tεtə. il sə sɑ̃ panike. il ʁəɡaʁdə dɑ̃ sɔ̃ telefɔnə, il vø ʁətʁuve lə nymeʁo də sɔ̃n- ɛ̃kɔnɥ. il ε syʁ də lavwaʁ ɑ̃ʁəʒistʁe. alɔʁz- il ʁəɡaʁdə a « ɛ̃kɔnɥə », il nə tʁuvə ʁjɛ̃. il ʁəɡaʁdə a « bεllə bʁynə », tuʒuʁ ʁjɛ̃. il ʁəɡaʁdə dɑ̃ lεz- apεl pase. ʁjɛ̃. il ni a ʁjɛ̃.
il ʁɑ̃ʒə sɔ̃ telefɔnə. il sə kʁwa fu. il esε də sə ʁapəle. il saswa fasə a lɔseɑ̃. lə bʁɥi dε vaɡ, lə vɑ̃, lə sεl… tu lɥi ʁapεllə lə sɔ̃ lɔʁ dy masaʒə də la vεjə. il ʁətʁuvə pø a pø la plenitydə ʁəsɑ̃ti jεʁ. sɔ̃ kɔʁ sə detɑ̃t- a nuvo. il sə sɑ̃ ɑ̃ kɔnεksjɔ̃ avεk lɔseɑ̃. il fεʁmə lεz- iøz- e ʁεspiʁə lɑ̃təmɑ̃.
e la, tu lɥi paʁε klεʁ, tʁε klεʁ.
il ε tɑ̃ də ʁɑ̃tʁe.
aʁive ʃe lɥi, il a tu ʒystə lə tɑ̃ də poze sɔ̃ sak kə ʒyljo sɔnə a la pɔʁtə. il lɥi uvʁə. il sə seʁe dɑ̃ lε bʁa. ɑ̃sɥitə, ʒyljo ɑ̃tʁə tut- εksite a lide də la ʁɑ̃kɔ̃tʁe :
alɔʁ, εllə εt- u ? εllə sə kaʃə, sεllə ki ta ʁəmi daplɔ̃. sεllə ki tə lεsə sə suʁiʁə maɲifikə syʁ tɔ̃ vizaʒə. nə mə di pa kεllə ε deʒa ʁəpaʁti, fʁεʁə, ty mavε di kə ty mə la pʁezɑ̃təʁε. e di mwa, kɔmɑ̃ εllə sapεllə ?
ʒə nə puʁʁε pa tə la pʁezɑ̃te.
a bɔ̃, puʁkwa ?
mε ʒə sε kɔmɑ̃ εllə sapεllə.
εllə sapεllə : absɑ̃sə.

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Commentaires Sur La Poesie

Auteur de Poésie
08/10/2025 10:00Zeugme

jusqu’au bout on y croit...
à la présence de l’autre,
de l’autre qui n’est pas !

Auteur de Poésie
08/10/2025 10:31Kikiau

Waouh, ce texte m’a complètement transporté ! On retrouve un peu l’ambiance de certaines séries comme How I Met Your Mother, où chaque rencontre, chaque moment, peut changer une vie et garder un petit côté mystérieux et drôle. Steeve, un peu comme Ted, vit ses émotions à fond, entre souvenirs douloureux et petites joies inattendues. Et cette " Absence "… elle rappelle ces personnages qui apparaissent juste au bon moment pour faire basculer le quotidien de manière magique. Très belle lecture !

Texte Absence
Du 08/10/2025 08:47

L'écrit contient 3267 mots qui sont répartis dans 3 strophes.