Poème:Aurore

Ta vie n’a été qu’une longue nuit
Malgré les prières et l’espoir, tu ne t’en es pas sortie
Tu as vécu l’horreur comme on ne la dit pas
Tu as souffert d’une manière dont on ne parle pas
Tu as quitté la vie avant de mourir

Victime du règne du silence
On a peu fait pour te sauver
On devinait, on entendait
Mais on a rien fait
Pardon Aurore

Elle t’a martyrisée jour après jour
Nuit après nuit, comme s’il n’y aurait jamais de fin
Seule avec ta douleur et tes souvenirs
Seule sans personne, seule là-haut
Tu n’as pas pu lutter longtemps contre elle

Quelques lueurs d’espoir
Le désir d’en finir
Retrouver Maman et la douceur d’avant
Pensées déjà au ciel
Questionnements lancinants

Victime du règne du silence
On a tenté de te sauver
On est arrivé trop tard
Ton âme avait déjà quitté la vie
Ton corps s’est assoupi lui aussi

J’espère que là-haut
Ta mère était là, t’attendant depuis longtemps
Murmurant ces paroles rassurantes propres aux mamans
« C’est fini ma chouette, tout va bien maintenant »
Libérée de ton cauchemar silencieux

Aurore, on dit parfois
Que la mort sert à quelque chose pour les vivants
Ta mort à toi dénoncera les parents d’enfants
Ceux qui tuent, par folie mentale, des innocents
Il y en a d’autres comme toi

Peut-être n’as-tu pas pardonné
Peut-être ne veux-tu pas que ta mort soit utile
Peut-être es-tu encore remplie de haine pour elle, pour eux
Malgré tout, je voudrais te dire, et d’autres aussi
Merci.