Poème:La Rue Est Un Lit !

C’est un rien qui pousse son chemin,
Un tout qui le pousse à bout.
Loin du son des villes, son âme vogue au gré des lumières.
Il n’est rien selon nous, il nous hait sans un sou.
Triste roi des sentiers, avide loi des richesses et
Nous au milieu pitoyables passants.
Il avance mais ne voit que le froid,
Il recule sous le poids de sa croix.
Qui es-tu ?
Percepteur de notre mépris ?
Dieu n’est pas épris de ton sort !
Le choix d’une mort visuelle,
Préférence d’une souffrance usuelle,
Donne moi, car tu as ce dont je n’ai pas besoin de vouloir,
La couleur d’un vrai désespoir.
Donne toi l’évidence d’un cri,
Sauve toi de ta croyance d’une vie.
Le bruit incessant des routiniers, griffe ton devoir de survivre.
Devoir d’être pour toi riche de cœur, pauvre lueur !
Lève toi pour craindre demain, ce jour ou « rien » ne sera plus ton nom.
Qui panses tu ?
Notre porte est close, notre vision morose,
Nous les impunis, les érudits du profit
Nous acquiecsons la souffrance, refusons cette offense.
Il ne cherche qu’une lumière, loin des prières,
L’espoir d’un mot, libéré des maux.
Une manière d’accepter sa dignité,
Mourir sans faiblir.
Fétu de paille, il s’éteint à jamais faible muraille.