Poème:L’âme Témoin

L’âme témoin
Je ne vais vous conter qu’une histoire de plus, je ne suis qu’une âme témoin.
Je suis l’âme au sexe neutre, l’androgyne invisible, seule mais soufflant ses histoires aux conteurs, aux écrivains,
Je suis l’âme qui témoigne, témoin d’une idylle hivernale à vous glacer les yeux, le sang et votre cœur.
Je suis l’âme sans peur, témoin d’une douleur naquis en cette demeure. Valsant et frôlant autour des corps encore en vie, faisant frémir les plus vieille belle-mère marâtre comme on en voit plus.
L’infante au corps souple, aux cheveux de feu à la peau pâle est venue pousser son dernier souffle en ce lieu, miséricordieux !
Elle est venue frissonner dans la chambre aux vitres givrées, belle enfant, pauvre silence…
Je suis l’âme spectatrice de leur dernière chorégraphie bestiale, animal, vénal. Elle et lui le corps huileux, étalés à jamais sous vos pieds, vous qui marchez écoutez, écoutez l’âme aux cœur neutre !
Ho ! l’air, l’ambiance et la peau de l’amant parfumé d’un parfum encore plus subtil que celui de Satan, on fait perdre le Nord pour quelques coups de reins à cette jeune soubrette, aussi belle qu’insolente et pourtant ignorante.
Je suis l’âme masquée, qui a dansé ma longue et douce danse funèbre, dans le ciel de la chambre glacée, bleue et blanche aux draps rêche à vous écorcher la peau. Ho ! J’ai dansé aux dessus de l’emportée vivante.
Je suis l’âme témoins des derniers mots de l’infante. Cris célestes et divins. Voix de suppliciées. Lui sur son corps, écrasant ses seins neuf et blanc doux et dure comme de l’airain. Le héros, le phallocrate, l’étouffe de milles caresses.
Et moi, l’âme soufflante, au sexe neutre, je me souviens de cet homme et de son couteau sexuel planter à mille reprises l’infante môme ! Je me souviens de ses coups de reins acharnés pour sa damnée !
Je suis l’âme témoin des yeux qu’elle a fermé pour mieux apprécier le poison craché par l’amant de Satan ! Elle, la semence reçu comme du jus senti passer une brûlure infâme en elle.
L’âme reste toujours là ou on l’a laissée, les habits sont restés là et les corps emporté à jamais pour n’avoir pas pensé qu’il fallait se protéger du poison qui coule dans la fleur de l’âme, pour quelques coups de reins et quelques gémissements les amants sont morts…
Je suis l’âme témoin, restée seule après la danse macabre. Témoin du VIH, que le brutaux lui a craché dans les veines.
Hoooo ! Pauvre chérie bibi, je suis l’âme qui vous a vue mourir de plaisir et dans le plaisir sans n’avoir pu rien dire, je suis l’âme témoin de votre sang chaud et rouge devenu bleu de froid, puant le mal !