Poème:Je T’aime Bien, Tu M’aimes Tout Court

Une amitié est l’amour privé de ses ailes
Aux frontières étoilées de notre voie lactée
S’égare ton âme amoureuse, envivrée
Dans un champ reflétant la clarté du soleil
Demeure mon esprit assombri, prisonnier
Enchaîné et démuni d’ailes pour s’envoler

Je ne puis te toucher, t’atteindre, murmurer
Que l’absence de notre passé me torture
Combien elle brise ma vision du futur
Oh, je t’en prie ! Quitte le royaume des cieux
Dépose ton cœur sur Terre, ensorcèle-le
Libère-toi de ces sentiments amoureux
Qui ont posé une barrière entre nous deux

Tu rêves naïvement d’un amour inconscient
De baisers passionnels, de chaleur sensuelle
Je rêve de partages et d’échanges innocents
Sans plus si affinités, sans rapports charnels

Une utopie ? De souhaiter que nos cœurs s’unissent
Mais différemment pour redevenir complices
Qu’à quatre mains nous composions la mélodie
D’une amitié calme, sans intempéries
Banissons les fausses notes désarticulées
Jouons la partition de la sincérité
Que nos accords soient légers, sans ambiguité

Un menuet pour accompagner nos sourires
Un do-mi grave pour les soucis à proscrire
Des décibels pour dissimuler nos querelles
Sans clé de sol pour t’offrir la porte du ciel
Que tu ne puisses t’y échapper à tires d’ailes
Et qu’un nouveau gouffre épineux nous sépare
Pour les sentiments éprouvés à mon égard

Seulement des notes, des croches qui s’enchaînent
Harmonieusement, sans colère et ni haine
J’ai juste besoin de toi, de ton amitié
La tienne m’est sacrée, je m’y suis attachée

Apprends à me détester, m’haïr en amour
Rejette ce sentiment qui nous désuni
Ordonne à ton cœur de cesser ses mauvais tours
Ainsi redevenir de véritables amis

Crois-moi, il est irraisonable de m’aimer
De simples moments amicales, juste ça
Que mon cœur peiné rebatte comme autrefois
Que je comble ce maudit vide au fond de moi

Et qu’à présent, en te rencontrant dans la rue
Tu ne m’ignores plus, ne me repousses plus
Pour l’unique raison que je t’aime bien
Et que tu m’aimes tout court
Effacons cette différence…
Que l’on nomme
L’amour.