Prose:Expérience Florale

Ô Marguerite, sais-tu quel déplaisir j’ai pu avoir à te caresser, toi, la commune qui s’entremêlait entre quelques infâmes charognes ? Quel empyreume s’en dégageait alors, faisant pleurer en l’absence de toute sensualité, ton sigisbée, ma Garance, dont le fourreau aux couleurs du crépuscule ne sert qu’à satisfaire les prières injurieuses de mon acabit. Mais ma pauvre Garance, si tu savais à quel point ta soutane cardinale tant convoitée ne te sied guère ! Et toi, mon Hamamélis ! Pourquoi persistes-tu à t’endimancher de la passion de l’aube et de sa robe orange ? Ô Désespoir ! Et maintenant, quel regret j’éprouve pour ma petite folle bien-aimée qui avait alors piqué ma curiosité ! Pourtant, d’aucuns estimeraient que la perversité de ma chère Églantine est bien plus pernicieuse que les Hespérides ou encore que le fruit doré et mûr qui fait tomber la Trinité féminine. De quelle lypémanie mon espèce fait-elle preuve devant mon idolâtrie ? Quant à moi, pourquoi ne suis-je pas en train de courir l’amok pour être passé à côté de l’inaccessible ? Godelureau et libertin ? J’ai abandonné mon butin, qui me semblait pourtant divin, pour mes caprices enfantins. Et de quel pragmatisme j’ai pu faire preuve devant elles, mes belles. Et pourtant tous ces instants qui se répètent l’ont forgée, elle, l’éternité, ma Rose, que l’on pensait artificielle, qui brandit ici l’oriflamme de mon encre.