Poème:Le Savais-Tu ?

Des cloches invisibles carillonnent ! ! !
Mon esprit excité chante à l’eternel ;
De l’intérieur de mes veines, bouillonne
La joie de retrouver l’âme jumelle.

A ma mère, j’ai dit pardon et merci.
A toi, chère sœur, je dirai bienvenue
De partout, jaillie d’ailleurs et même d’ici !
Bienvenue à toi que je croyais perdue…

Souvenirs entremêlés dans ma tête,
Visages d’adolescents autour de nous,
Et ces scènes tourbillonnant de fête :
Oiseaux chantant dans le bois, un peu de nous…

C’est encore hier au lycée de Chantilly
Tout est vivant : chants, instants d’une vie.
Dis-moi, fille d’Europe, ma chère Cathy,
Ma place dans ton cœur est-elle ternie ?

Le jour de la tempête, mes yeux rivés
Vers Creil et parfois vers Beauvais,
J’ai cherché en vain à scier le passé,
Meurtrie, je m’en retournais courbée, brisée…

De tous mes amis, tu es mon unique
A signer à la façon d’un mémorial
Les méandres d’un destin qui m’embarque ;
De tous, tu resteras la plus géniale !

Poème dédié à mon exceptionnelle amie de souche et de nationalité française que j’ai connue au lycée d’etat de Chantilly dans les années 70. Le genre pour qui l’amitié a une identité : la fidélité, le don de soi, l’identification à l’autre sans tenir compte de la couleur de la peau, celle qui ne vous veut que du bien et dont l’affection réciproque ne fait aucun doute, celle dont la présence est un rayon de soleil et l’absence, un douloureux vide indescriptible.
Ce jour d’Avril 2005, le cœur battant à tout rompre, après d’innombrables appels téléphoniques aux abonnés du même nom, j’ai entendu à l’autre bout du téléphone : « C’est Victoire, Victoire la gabonaise ? Je suis la maman de Cathy ». Et moi : « ne lui dites pas que c’est moi, pouvez-vous me la passer ? ». Dans mon excitation, je n’ai pas saisi le sens du silence qui a suivi, puis elle ajouta « Victoire, cathy nous a quittés, mais elle a constamment cherché après toi… » Je voulais la suite : sa nouvelle adresse, sa nouvelle vie et puis est tombée comme une massue, cette phrase qui ne me quitte pas : « Victoire, écoute… Cathy est décédée d’un cancer il y a six mois, mais elle ne t’a jamais oubliée… » Je ne suis pas sûre qu’un couperet ferai aussi mal ! Depuis, quand une amitié semble se consolider, je me détache… Pour ne plus aimer et souffrir.
Mon poème écrit pour elle sous le bras (car c’était un de nos formes de correspondances) , j’ai parlé à son unique enfant Twiggy, lui ai envoyé ce poème et puis plus rien, plus de nouvelles de Twiggy ni des parents…
Victoire ISSEMBE ép LASSENI DUBOZE