Poème:Le Loup

Loup se promenait sur le blanc d’une page
À la quête d’un mot oublié dans la neige.
Sa balade l’entraîna sur le dos d’un nuage
L’emportant dans le cœur d’un drôle de sortilège.
Tout à coup, elle reçut une goutte de sang
Qui pleurait d’un ciel gris sur son pelage blanc,
Vermeille, indélibile, elle s’étale et rutile.
Enfin Loup comprend et s’arrête immobile ;
Dans la valse des mots défilant sur l’écran,
Une douce complainte qui glisse, et pourtant
Elle doit fermer les yeux afin de s’imprégner
De ce cri de détresse, dans le ciel envoyer.
Alors Loup se dresse, hérissée de colère.
Son ancienne compagne, la longue dame noire
Vient de planter ses dents sur la vie de son frère,
Et ce qu’elle vient d’entendre n’est que son désespoir…
Elle se met à hurler puis les mots se déversent.
Hurlement si puissant qu’on peut l’entendre encore.
Et la page rougit du flot de cette averse
C’est un cri à la vie, un cri contre la mort.
C’est ainsi qu’un matin, regardant l’océan
Le loup blanc s’est senti la force d’un géant
En un petit instant s’est lancé vers le ciel
Sur le haut de son dos avaient poussé des ailes…