Poème:La Nuit

Je veux contempler la nuit,
Par delà ma fenêtre,
Je veux contrôler la nuit,
Pour ne pas voir le jour paraître.
O ! Nuit de toutes les nuits,
Pourquoi dit-on que tu nuis ?
Tu es bien jolie, pourtant,
N’est-ce pas le plus important ?

Qu’il est bien des soirs,
Où je rêve de te voir,
Mais… Comme tu as l’air pâle,
Toi, derrière ton châle.

Et, qu’en est-il de ce soir d’hiver ?
Où je t’ai suivie sur ce chemin vert
Qui paraissait terre aux touffes sombres
S’effaçant dans la (plus que) pénombre.
Et ce qu’il faisait froid !
Pense, si ce froid me broie ?
Non ! tu es là avec moi,
Douce nuit, tu veilles sur moi,
Fais que le jour n’apparaisse pas.

Je suis lasse des mots d’Amour,
Mots de Toujours,
De tous les Jours.
Ce que ce jour est voyant !
Toi, furtive nuit tu t’enfuis
Quand vient son retour.
Et où pars-tu ainsi ?
Reste donc, je t’en prie,
Ne sois pas entêtée,
Montre-leur ta gaieté !
Pure nuit, pourquoi t’as-t-on sali ?
Pourquoi ne sali-t-on pas le jour ?
Lui qui rend beaux les mauvais tours.

[Derrière ton voile,
Tu caches la plus claire des clartés,
La clarté du jour :
Celle qui n’est que détour. ]