Poème:Emergences

Moi je viendrais à toi et puis je m’offrirais
Oui je viendrais à toi mais tu en souffriras
Ne crois pas que j’attends de ton corps le plaisir
Même si je tente d’y croire si j’ai l’air de le dire
Je voudrais voir en toi s’enflammer le désir
Mais plus forte que lui se dresser ta raison
Même si tu hésites laisse-là me dire non
Même si je te supplie laisse-là me dire non
Laisse–là te dire non et t’interdire mon corps
Laisse-moi croire encore qu’un corps n’est pas le plus fort
Laisse-moi croire que ton sexe ne doit pas être roi
Je sais que c’est méchant d’attendre tant de toi
Tu sais faut me comprendre je suis juste une enfant
Qui a cru ne plus l’être en perdant l’innocence
À l’âge ou l’on croit toutes encore au prince charmant
Mes espoirs s’étouffaient se noyaient dans le sang
Qui fuyait suffocant un corps laissé béant
Par l’appétit géant le désir terrifiant
De vengeance ou de sexe de mal ou de plaisir
D’un garçon pataugeant dans le fatras boueux
Des douleurs de sa mère de l’absence de barrières
Ni monstre ni bourreau et même pas méchant
Un simple naufragé dans une mer de souffrances
Qu’était déjà trop lourd en s’agrippant à moi
Et qui m’a fait couler qui nous a fait tomber
Dans un gouffre glacé de culpabilité
Tu seras ma victime sauf si tu as en toi
La force d’un seul mot qui m’a tant fait défaut
Trois lettres de refus conscience et volonté
Viens…
N’oublie pas
Je ne veux pas ce que j’ai l’air de désirer
Allez viens…
N’oublie pas d’être adulte aide-moi à délivrer
La naïve petite fille que je n’ai pas été
Alors enfin un jour j’apprendrais à grandir
Posant mes pieds nouveaux sur mes traces trop anciennes
Posant mes pieds grandis sur mes traces trop petites
J’aurais trouvé la force de ne plus me fuir