Poème:Fusion

Un soir de grande chaleur,
Près du vide mais tellement exaltée,
Tu fumais un joint, cuisses écartées,
Tes fesses nues sur le bord de fenêtre,
Intrinsèque au lit de la petite mort.

Je puis goutter au chemin de l’origine,
Ma langue touchant sans ralentir
Ton obsessionnel fruit de l’Eden,
Ne donnant source a mes désirs
Que la vision de ton humide sourire.

Le crépuscule aveugle, les astres nous fixant,
Nos fantastiques péchés pourtant divins,
Te fit serrer les paupières tout en respirant
Comme l’ambiance si pure et irréelle
D’une église pleine de charmes et d’assouvissements,

Je ne puis lire de tes spasmes,
De tes retenus gémissements,
Enchaînée à de violente pulsions,
Tes lèvres s’étreignent, en suppliant,
La jouissance infinie, convulsions,

Tu ne saurais renoncer,
De cet ensemble entrelacé,
Contraintes de ces frottements,
De tes nerfs chauds et gonflés,
Cette délectation, ces intenses mouvements,

Priant sans conscience l’immense Vénus,
Déchirant toutes mémoires, tout caractère,
Indissociable de cet instant,
Dépendant de cette délicieuse substance amère,
Les tensions d’Eros s’en nourrissant.

Notre raison assommée de multiples passions,
Ne puis exercer la liberté de ne ressentir,
Ce qui n’est pour la volonté que corruption,
Perdu entre âme et enveloppe charnelle,
L’accord parfait, notre sensationnelle fusion.