Poème:Lumières D’émeraude

Dans le silence givré du Grand Nord,
Là où le souffle du monde semble s’arrêter,
Le ciel s’ouvre comme un livre d’accords,
Et les couleurs se mettent à chanter.

Elles arrivent sans bruit, sans prévenir,
Des voiles de lumière, des soupirs d’univers,
Vert émeraude, rose tendre, bleu saphir,
Des pinceaux célestes sur la toile de l’hiver.

Elles dansent, oui, elles dansent,
Gracieuses comme des ballerines d’étoiles,
Leur chorégraphie est une transe,
Un murmure cosmique qui dévoile.

Chaque onde est une caresse,
Chaque courbe, une promesse.
Elles flirtent avec l’infini,
Et embrassent la nuit.

Sous leurs pas de lumière, la glace s’émerveille,
Les sapins frémissent, les loups s’éveillent,
Même le vent s’arrête pour regarder,
Ce ballet que le ciel vient offrir, sans parler.

On ne peut que rester là, figé,
Petit grain de vie dans l’immensité,
À contempler ce miracle suspendu,
Ce poème vivant, ce rêve inattendu.

Et quand elles s’éteignent, lentement,
On garde en soi leur mouvement,
Comme un secret, comme une prière,
Gravée à jamais dans la lumière.