Prose:Le Suicidé Qui Vit Encore !

Lors de la lecture de ces mots, je me serai libéré de la matière
pour désormais souffrir de ne plus pouvoir la toucher, pour déplorer de ne plus savoir avoir de regrets. J’aurai contre moi le dernier des remords ; celui du mort qui vit encore ! J’aurai pour moi le premier des espoirs ; le paroxysme du vouloir, le point de non-retour ; l’erreur, la fin, l’odeur de ce qui n’en n’a pas.

Nul ne comprendra ces lignes ; personne ne saura les lire ! Elles résument la médiocre esquisse de l’insipide schéma d’une obsession dont les plans n’étaient pas clairs ; je ne suis jamais parvenu à les déchiffrer, mais maintenant, je vois – je ne vois plus ; je l’appréhendais, je l’attendais, et c’est beaucoup plus que rien du tout, peut-être même pire que cela !

Lire ceci m’aurait probablement fait pleurer ; je me serais manqué – terriblement –, n’aurais pas su imaginer devoir vivre sans moi ; quelle chance que le plus malheureux ne soit plus là !
Non vraiment, il est inutile de chercher à comprendre ; je n’ai pas compris – j’avoue ne pas avoir pris le temps de m’expliquer ce qui était en train de se passer – mais dans mes yeux, je voyais bien mes intentions.
Je ne dors pas, bien au contraire, je ne me suis jamais trouvé si loin de me réveiller !