Poème:Bébé Chéri

Bébé chéri

J’avais 6 ans
Je m’en souviens parfaitement
Une amie de maman
Après avoir eu un enfant
Un soir assez tard
Était passée nous voir.

Ce jour la j’étais punie,
Enfermée dans l’obscurité d’une pièce,
Triste et misérable je me sentais.
Soudain un bruit
Vite je me cache
La porte s’ouvre,
Et sous mes yeux ébahis
Je vois entrer l’amie,
Qui dépose tout doucement
Son bébé endormi.

Lorsque la porte fut refermée
Je me souviens m’être demandé
Pourquoi un petit être
Autant choyé bizouté et caliné
Devait-t-il partager
Même en toute innocence
Mon lieu de pénitence ?
Et pourquoi soudainement
Me sentai-je moins minable
Moins pitoyable ?

Je devais savoir…
À taton donc je m’approchais,
De mon nouveau voisin.
Bordé d’amour dans son couffin.
J’entendais le bruit de sa respiration,
Me penchais pour embrasser son petit front,
Tout en humant sa bonne et douce odeur de bébé.
Saisis alors d’un besoin irrépressible,
J’ai voulu le prendre dans mes bras.
Tout doucement pour ne pas le réveiller,
J’ai comencé à le soulever,
Et tout contre moi, je l’ai posé
Et c’est la, oui, précisément en cet instant là
Que je sentís jaïllir de mon coeur
Des larmes de bonheur

Enfin j’avais trouvé ma raison d’être.
Aimer chérir et choyer,
Ce petit qui venait de naitre.
Avant de le reposer,
Je l’embrassais une dernière fois.
Il était éveillé.
Son regard, je le sentais,
Était fixé sur moi.

A partir de ce moment la,
Il devint mon bébé.
Avec le temps, notre complicité
Ne cessait de grandir, et d’étonner…
Dès qu’il me voyais,
Ses yeux s’illuminaient,
Vers moi il tendait ses petits bras potelés.
Il m’appelait lérie,
J’étais le centre de sa vie,
Et il étais le mien.
Personne n’a jamais pu remplacer ce lien,
Pas même après que nous ayons etés séparés,
Mais ca, c’est une autre histoire…