Poème:Brume Brouillard

Un froid pénétrant perce mes oripeaux
Je sens l’hiver pénétrer jusqu’à mon âme
Mes souvenirs prennent doucement l’eau
Comme de la Méduse le radeau

Mes os trainent ma carcasse
Mes mains n’ont plus l’audace
De te caresser, geste fané
Je vois le bal se terminer

Depuis ces derniers temps
Je le sens, je ne suis plus comme avant
Je vois plus d’étoiles au ciel
Qu’il n’y en a dans mon sommeil

J’ai tout perdu mille fois
Et te l’ai toujours caché
Mais à ce jour je le vois,
Je le sais que tu t’en aperçois

Ce matin un brouillard tenace
M’oblige à sortir la corne de brume
Pour m’extirper de cette mélasse
Mon esprit divague tremble titube

J’ai tout aimé, joies comme blessures
Le plaisir de vivre
Le vin qui enivre
Même le désir cette sublime torture

Dans cette brume si dense
Le froid, anesthésie mes vaisseaux
Les frissons parcourent mon dos
Procurant un bonheur intense

J’ai caressé tellement de choses
L’enfer, le ciel, l’espoir
Ma vie n’aura jamais été morose
Même l’espace d’un soir

J’ai tout cherché, scruté, décortiqué
Sans réellement trouver
Je n’en ai jamais fait un drame
Car chaque jour fût une divine flamme