Poème:La Cigarette

Je suis sorti fumer ma blonde
Mes volutes partent en rond
Je hume comme un drogué ce poison
Avec passion avec déraison

N’allez pas frôler l’indescence
En me rappelant que je brûle mes jours
Je reste fasciné par cette herbe incandescente
Que je regretterai sans doute un jour.

Un étourdissement léger
Me fait un instant perdre le contact
M’ennivre avec tact
Poison aphrodisiaque

Je le sais on me le dit, me le répète
Mais ce tabac qui m’entête
M’offre ce moment de lâcher prise
Et me fait rester sous son emprise

Un instant la peur de la maladie
Vient traverser mon esprit
Lorsque voluptueusement je hume
Cette blonde qui se consume

De mon mégot qu’attendre
Un bref moment de détente
Un billet qui part en fumée
Un souvenir carbonisé

Du bout du pied je l’écrase
Avant que mes idées ne s’embrasent
La dernière volute s’élève
Sortant incandescente de mes lèvres

Jusqu’à la prochaine cigarette
Et qu’elle me projette, poison violent,
Avilissant, torturant, me volant mon argent
Victime sur moi vers une autre défaite.