Poème:J’oublie

J’oublie par le printemps, jeunes pousses, chants d’oiseaux,
Le très vieux cerf se meurt, les arbres sont coupés,
J’oublie combien de temps ce drame peut durer,
Et même si mes yeux verront la fin des zoos ;

J’oublie dans les chemins, sur la mousse, nez au vent,
Certains toujours malades, les prisons surpeuplées,
J’oublie que tout se paye surtout la liberté,
Et même si ce monde en prostitué se vend ;

J’oublie quand il fait beau, la chaleur, la détente
L’isolement des vieillards, la peur dans les quartiers
J’oublie un peu trop vite l’entraide et la pitié
Et même si les hommes connaissent ce qui les hante,

J’oublie à voir tes yeux, ton sourire, ta candeur
Les méchants trop sûrs d’eux, l’état d’autorité
J’oublie par un effort toutes les médiocrités
Et même si j’ai mal, je n’oublie pas ton cœur…