Poésie : Devant la mer, un soir ...
Écrit par Albert Samain
Devant la mer, un soir, un beau soir dItalie,
Nous rêvions... toi, câline et damour amollie,
Tu regardais, bercée au coeur de ton amant,
Le ciel qui sallumait dastres splendidement.
Les souffles qui flottaient parlaient de défaillance ;
Là-bas, dun bal lointain, à travers le silence,
Douces comme un sanglot quon exhale à genoux,
Des valses dAllemagne arrivaient jusquà nous.
Incliné sur ton cou, jaspirais à pleine âme
Ta vie intense et tes secrets parfums de femme,
Et je posais, comme une extase, par instants,
Ma lèvre au ciel voilé de tes yeux palpitants !
Des arbres parfumés encensaient la terrasse,
Et la mer, comme un monstre apaisé par ta grâce,
La mer jusquà tes pieds allongeait son velours,
La mer...
... Tu te taisais ; sous tes beaux cheveux lourds
Ta tête à labandon, lasse, sétait penchée,
Et lindéfinissable douceur épanchée
À travers le ciel tiède et le parfum amer
De la grève noyait ton coeur dune autre mer,
Si bien que, lentement, sur ta main pâle et chaude
Une larme tomba de tes yeux démeraude.
Pauvre, comme une enfant tu te mis à pleurer,
Souffrante de navoir nul mot à proférer.
Or, dans le même instant, à travers les espaces
Les étoiles tombaient, on eût dit, comme lasses,
Et je sentis mon coeur, tout mon coeur fondre en moi
Devant le ciel mourant qui pleurait comme toi...
Cétait devant la mer, un beau soir dItalie,
Un soir de volupté suprême, où tout soublie,
Ô Ange de faiblesse et de mélancolie.
Nous rêvions... toi, câline et damour amollie,
Tu regardais, bercée au coeur de ton amant,
Le ciel qui sallumait dastres splendidement.
Les souffles qui flottaient parlaient de défaillance ;
Là-bas, dun bal lointain, à travers le silence,
Douces comme un sanglot quon exhale à genoux,
Des valses dAllemagne arrivaient jusquà nous.
Incliné sur ton cou, jaspirais à pleine âme
Ta vie intense et tes secrets parfums de femme,
Et je posais, comme une extase, par instants,
Ma lèvre au ciel voilé de tes yeux palpitants !
Des arbres parfumés encensaient la terrasse,
Et la mer, comme un monstre apaisé par ta grâce,
La mer jusquà tes pieds allongeait son velours,
La mer...
... Tu te taisais ; sous tes beaux cheveux lourds
Ta tête à labandon, lasse, sétait penchée,
Et lindéfinissable douceur épanchée
À travers le ciel tiède et le parfum amer
De la grève noyait ton coeur dune autre mer,
Si bien que, lentement, sur ta main pâle et chaude
Une larme tomba de tes yeux démeraude.
Pauvre, comme une enfant tu te mis à pleurer,
Souffrante de navoir nul mot à proférer.
Or, dans le même instant, à travers les espaces
Les étoiles tombaient, on eût dit, comme lasses,
Et je sentis mon coeur, tout mon coeur fondre en moi
Devant le ciel mourant qui pleurait comme toi...
Cétait devant la mer, un beau soir dItalie,
Un soir de volupté suprême, où tout soublie,
Ô Ange de faiblesse et de mélancolie.