Poésie : En printemps ...
Écrit par Albert Samain
En printemps, quand le blond vitrier Ariel
Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
Quand aux carrefours noirs quéclairent les toilettes
En monceaux odorants croulent les violettes
Et le lilas tremblant, frileux encor dhier,
Toujours revient en moi le songe absurde et cher
Que mes seize ans ravis aux candeurs des keepsakes
Vivaient dans les grands murs blancs des bibliothèques
Rêveurs à la fenêtre où passaient des oiseaux...
Dans des pays dargent, de cygnes, de roseaux
Dont les noms avaient des syllabes démeraude,
Au bord des étangs verts où la sylphide rôde,
Parmi les donjons noirs et les châteaux hantés,
Déchiquetant des ciels deau-forte tourmentés,
Traînaient limpidement les robes des légendes.
Ossian ! Walter Scott ! Ineffables guirlandes
De vierges en bandeaux sinclinant de profil.
Ô lovale si pur dalors, et le pistil
Du col où séploraient les anglaises bouclées !
Ô manches à gigot ! Longues mains fuselées
Faites pour arpéger le coeur de Raphaël,
Avec des yeux à lange et lair " Exil du ciel " ,
Ô les brunes de flamme et les blondes de miel !
Mil-huit-cent-vingt... parfum des lyres surannées ;
Dans vos fauteuils dUtrecht bonnes vieilles fanées,
Bonnes vieilles voguant sur " le lac " étoilé,
Ô âmes soeurs de Lamartine inconsolé.
Tel aussi jai vécu les sanglots de vos harpes
Et vos beaux chevaliers ceints de blanches écharpes
Et vos pâles amants mourant dun seul baiser.
Lidéal était roi sur un grand coeur brisé.
Cétait le temps du patchouli, des janissaires,
DElvire, et des turbans, et des hardis corsaires.
Byron disparaissait, somptueux et fatal.
Et le cor dans les bois sonnait sentimental.
Ô mon beau coeur vibrant et pur comme un cristal.
Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
Quand aux carrefours noirs quéclairent les toilettes
En monceaux odorants croulent les violettes
Et le lilas tremblant, frileux encor dhier,
Toujours revient en moi le songe absurde et cher
Que mes seize ans ravis aux candeurs des keepsakes
Vivaient dans les grands murs blancs des bibliothèques
Rêveurs à la fenêtre où passaient des oiseaux...
Dans des pays dargent, de cygnes, de roseaux
Dont les noms avaient des syllabes démeraude,
Au bord des étangs verts où la sylphide rôde,
Parmi les donjons noirs et les châteaux hantés,
Déchiquetant des ciels deau-forte tourmentés,
Traînaient limpidement les robes des légendes.
Ossian ! Walter Scott ! Ineffables guirlandes
De vierges en bandeaux sinclinant de profil.
Ô lovale si pur dalors, et le pistil
Du col où séploraient les anglaises bouclées !
Ô manches à gigot ! Longues mains fuselées
Faites pour arpéger le coeur de Raphaël,
Avec des yeux à lange et lair " Exil du ciel " ,
Ô les brunes de flamme et les blondes de miel !
Mil-huit-cent-vingt... parfum des lyres surannées ;
Dans vos fauteuils dUtrecht bonnes vieilles fanées,
Bonnes vieilles voguant sur " le lac " étoilé,
Ô âmes soeurs de Lamartine inconsolé.
Tel aussi jai vécu les sanglots de vos harpes
Et vos beaux chevaliers ceints de blanches écharpes
Et vos pâles amants mourant dun seul baiser.
Lidéal était roi sur un grand coeur brisé.
Cétait le temps du patchouli, des janissaires,
DElvire, et des turbans, et des hardis corsaires.
Byron disparaissait, somptueux et fatal.
Et le cor dans les bois sonnait sentimental.
Ô mon beau coeur vibrant et pur comme un cristal.