Poésie : Mon enfance captive ...
Écrit par Albert Samain
Mon enfance captive a vécu dans des pierres,
Dans la ville où sans fin, vomissant le charbon,
Lusine en feu dévore un peuple moribond.
Et pour voir des jardins je fermais les paupières...
Jai grandi ; jai rêvé dorient, de lumières,
De rivages de fleurs où lair tiède sent bon,
De cités aux noms dor, et, seigneur vagabond,
De pavés florentins où traîner des rapières.
Puis je pris en dégoût le carton du décor
Et maintenant, jentends en moi lâme du nord
Qui chante, et chaque jour jaime dun coeur plus fort
Ton air de sainte femme, ô ma terre de Flandre,
Ton peuple grave et droit, ennemi de lesclandre,
Ta douceur de misère où le coeur se sent prendre,
Tes marais, tes prés verts où rouissent les lins,
Tes bateaux, ton ciel gris où tournent les moulins,
Et cette veuve en noir avec ses orphelins...
Dans la ville où sans fin, vomissant le charbon,
Lusine en feu dévore un peuple moribond.
Et pour voir des jardins je fermais les paupières...
Jai grandi ; jai rêvé dorient, de lumières,
De rivages de fleurs où lair tiède sent bon,
De cités aux noms dor, et, seigneur vagabond,
De pavés florentins où traîner des rapières.
Puis je pris en dégoût le carton du décor
Et maintenant, jentends en moi lâme du nord
Qui chante, et chaque jour jaime dun coeur plus fort
Ton air de sainte femme, ô ma terre de Flandre,
Ton peuple grave et droit, ennemi de lesclandre,
Ta douceur de misère où le coeur se sent prendre,
Tes marais, tes prés verts où rouissent les lins,
Tes bateaux, ton ciel gris où tournent les moulins,
Et cette veuve en noir avec ses orphelins...