Poésie : Retraite
Écrit par Albert Samain
Remonte, lent rameur, le cours de tes années,
Et, les yeux clos, suspends ta rame par endroits...
La brise qui sélève aux jardins dautrefois
Courbe suavement les âmes inclinées.
Cherche en ton coeur, loin des grandroutes calcinées,
Lenclos plein dherbe épaisse et verte où sont les croix.
Écoutes-y lair triste où reviennent les voix,
Et baise au coeur tes petites mortes fanées.
Songe à tels yeux poignants dans la fuite du jour.
Les heures, que toucha longle dor de lamour,
À jamais sous larchet chantent mélodieuses.
Lapidaire secret des soirs quotidiens,
Taille tes souvenirs en pierres précieuses,
Et fais-en pour tes doigts des bijoux anciens.
Et, les yeux clos, suspends ta rame par endroits...
La brise qui sélève aux jardins dautrefois
Courbe suavement les âmes inclinées.
Cherche en ton coeur, loin des grandroutes calcinées,
Lenclos plein dherbe épaisse et verte où sont les croix.
Écoutes-y lair triste où reviennent les voix,
Et baise au coeur tes petites mortes fanées.
Songe à tels yeux poignants dans la fuite du jour.
Les heures, que toucha longle dor de lamour,
À jamais sous larchet chantent mélodieuses.
Lapidaire secret des soirs quotidiens,
Taille tes souvenirs en pierres précieuses,
Et fais-en pour tes doigts des bijoux anciens.