Poésie : Ô, entre tes beautez, que ta constance est belle
Écrit par Etienne De La Boetie
Ô, entre tes beautez, que ta constance est belle !
C'est ce coeur asseuré, ce courage constant,
C'est, parmy tes vertus, ce que l'on prise tant :
Aussi qu'est il plus beau qu'une amitié fidelle ?
Or, ne charge donc rien de ta soeur infidele,
De Vesere, ta soeur : elle va s'escartant,
Tousjours flotant mal seure en son cours inconstant :
Voy tu comme, à leur gré, les vans se jouent d'elle ?
Et ne te repent point, pour droict de ton aisnage,
D'avoir desjà choisi la constance en partaige.
Mesme race porta l'amitié souveraine
Des bons jumeaux, desquelz l'un à l'autre despart
Du ciel et de l'enfer la moitié de sa part,
Et l'amour diffamé de la trop belle Heleine.
C'est ce coeur asseuré, ce courage constant,
C'est, parmy tes vertus, ce que l'on prise tant :
Aussi qu'est il plus beau qu'une amitié fidelle ?
Or, ne charge donc rien de ta soeur infidele,
De Vesere, ta soeur : elle va s'escartant,
Tousjours flotant mal seure en son cours inconstant :
Voy tu comme, à leur gré, les vans se jouent d'elle ?
Et ne te repent point, pour droict de ton aisnage,
D'avoir desjà choisi la constance en partaige.
Mesme race porta l'amitié souveraine
Des bons jumeaux, desquelz l'un à l'autre despart
Du ciel et de l'enfer la moitié de sa part,
Et l'amour diffamé de la trop belle Heleine.