Poésie : De l'efficace des clartés divines
Écrit par Georges De Brébeuf
et de la faiblesse des nôtres
Je ne suis rien, mon Dieu, je ne suis que ténèbres,
Si vos vives splendeurs ne conduisent mes pas,
Ou du moins mes clartés sont des torches funèbres,
Dont la triste lumière éclaire mon trépas.
Quand de vos vifs rayons j'ai fait mourir la flamme,
Les glaces de la mort s'emparent de mes sens,
Quand vous vous éclipsez, tout expire en mon âme,
Ou plutôt elle vit pour mourir plus longtemps.
Oui, Seigneur, aussitôt qu'elle vous perd de vue,
Sa vie est une mort qui ne s'achève pas,
Chaque instant la détruit, chaque moment la tue,
Et ses jours prolongés prolongent son trépas.
Quand vous luisez sur moi, cette clarté féconde
Fait revivre en mon coeur ou croître votre amour,
Mon calme est sans pareil, ma douceur sans seconde,
Et sans mourir jamais je renais chaque jour.
La foi dans mon esprit a des forces entières,
Ses ombres à mes yeux ne peuvent vous cacher,
Sa sainte obscurité vaut mieux que mes lumières
Et m'enseigne bien mieux où je dois vous chercher.
Elle redouble en moi cette flamme sacrée
Qui donne de l'éclat aux moindres actions,
Ce zèle tout de feu, cette ardeur épurée
Qui vous porte mes voeux et mes affections.
En cet heureux état tout me devient facile,
Je trouve dans la peine un surcroît de vigueur,
Les plus rudes travaux me rendent plus agile,
Et la douleur des sens met la joie dans mon coeur.
Pour tout dire, Seigneur, je vous cherche et vous trouve,
Plus je vous ai trouvé, plus j'aime à vous chercher,
Je vous vois, je vous aime, et la paix que j'éprouve
Des biens que chérit l'homme est le bien le plus cher. [...]
Je ne suis rien, mon Dieu, je ne suis que ténèbres,
Si vos vives splendeurs ne conduisent mes pas,
Ou du moins mes clartés sont des torches funèbres,
Dont la triste lumière éclaire mon trépas.
Quand de vos vifs rayons j'ai fait mourir la flamme,
Les glaces de la mort s'emparent de mes sens,
Quand vous vous éclipsez, tout expire en mon âme,
Ou plutôt elle vit pour mourir plus longtemps.
Oui, Seigneur, aussitôt qu'elle vous perd de vue,
Sa vie est une mort qui ne s'achève pas,
Chaque instant la détruit, chaque moment la tue,
Et ses jours prolongés prolongent son trépas.
Quand vous luisez sur moi, cette clarté féconde
Fait revivre en mon coeur ou croître votre amour,
Mon calme est sans pareil, ma douceur sans seconde,
Et sans mourir jamais je renais chaque jour.
La foi dans mon esprit a des forces entières,
Ses ombres à mes yeux ne peuvent vous cacher,
Sa sainte obscurité vaut mieux que mes lumières
Et m'enseigne bien mieux où je dois vous chercher.
Elle redouble en moi cette flamme sacrée
Qui donne de l'éclat aux moindres actions,
Ce zèle tout de feu, cette ardeur épurée
Qui vous porte mes voeux et mes affections.
En cet heureux état tout me devient facile,
Je trouve dans la peine un surcroît de vigueur,
Les plus rudes travaux me rendent plus agile,
Et la douleur des sens met la joie dans mon coeur.
Pour tout dire, Seigneur, je vous cherche et vous trouve,
Plus je vous ai trouvé, plus j'aime à vous chercher,
Je vous vois, je vous aime, et la paix que j'éprouve
Des biens que chérit l'homme est le bien le plus cher. [...]