Poésie : Ce n'est plus moy que veult faire ...
Écrit par Jacques Grévin
Ce n'est plus moy que veult faire d'un rien grand'chose ;
Je ne cizelle plus sur l'immortalité
Le soudain changement d'une vaine beauté,
Ornant de deshonneur les vers que je compose ;
Je ne veux plus cacher par la Métamorphose
Cela qui est mortel dessous la déité,
Esclavant follement ma douce liberté :
Pour un malheur subject ma rythme je dispose.
Une dame plus forte a mis hors de prison
Ma jeunesse captive ; elle qui est Raison
S'est remise en la fin dedans sa forteresse :
Là d'une heureuse main bridant la volupté,
Me monstra qu'il ne fault, quand on est surmonté,
Faire de l'imparfaict une saincte déesse.
Je ne cizelle plus sur l'immortalité
Le soudain changement d'une vaine beauté,
Ornant de deshonneur les vers que je compose ;
Je ne veux plus cacher par la Métamorphose
Cela qui est mortel dessous la déité,
Esclavant follement ma douce liberté :
Pour un malheur subject ma rythme je dispose.
Une dame plus forte a mis hors de prison
Ma jeunesse captive ; elle qui est Raison
S'est remise en la fin dedans sa forteresse :
Là d'une heureuse main bridant la volupté,
Me monstra qu'il ne fault, quand on est surmonté,
Faire de l'imparfaict une saincte déesse.