Poésie : Apres qu'il eut aux siens redit cette leçon...

Écrit par Jean De La Ceppède

Apres qu'il eut aux siens redit cette leçon,
Il s'en esloigne un peu, met les genoux à terre,
Tombe sur son visage, et prosterné desserre
Quelques traits que la chair habille à sa façon.

Abba Père (dit-il, tremblotant de frisson)
Il n'est rien que ton vueil, que ta grandeur n'enserre,
Ton pouvoir absolu tous les pouvoirs atterre,
Transfere si tu veux, de moy cette boisson.

Fay passer (s'il ce peut) loing de moy ce calice :
Que si ta volonté m'ordonne ce supplice,
Soit ainsi, ton vouloir est mon contentement.

O combien ces propos fournissent d'escritures !
Cette breve oraison marque distinctement
En luy deux volontez, ainsi que deux natures.

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