Poésie : En la forest de Longue Attente
Écrit par Marie De Clèves
En la forest de Longue Attente
Entrée suis en une sente
Dont oster je ne puis mon cueur,
Pour quoy je vis en grant langueur,
Par Fortune qui me tourmente.
Souvent Espoir chacun contente,
Excepté moy, povre dolente,
Qui nuit et jour suis en douleur
En la forest de Longue Attente.
Ay je dont tort, se je garmente*
Plus que nulle qui soit vivante ?
Par Dieu, nannil, veu mon malheur,
Car ainsi m'aid mon Createur
Qu'il n'est peine que je ne sente
En la forest de Longue Attente.
(*) je me lamente
Entrée suis en une sente
Dont oster je ne puis mon cueur,
Pour quoy je vis en grant langueur,
Par Fortune qui me tourmente.
Souvent Espoir chacun contente,
Excepté moy, povre dolente,
Qui nuit et jour suis en douleur
En la forest de Longue Attente.
Ay je dont tort, se je garmente*
Plus que nulle qui soit vivante ?
Par Dieu, nannil, veu mon malheur,
Car ainsi m'aid mon Createur
Qu'il n'est peine que je ne sente
En la forest de Longue Attente.
(*) je me lamente