Poésie : Effroyables deserts, pleins d'ombre, et de silence
Écrit par Marin Le Roy De Gomberville
Effroyables deserts, pleins d'ombre, et de silence,
Où la peur, et l'hyver, sont éternellement ;
Rochers affreux, et nus, où l'on voit seulement
Le tonnerre, et les vents montrer leur insolence.
En quelque part des Cieux que le Soleil s'élance,
Vous estes tousjours pleins d'un froid aveuglement,
Et vos petits ruisseaux malgré leur element
Font monter jusqu'aux airs leur foible violence.
Lieu où jamais l'amour ne vint tendre ses rets,
Torrents, cavernes, troncs, si parmy ces forests
Je me tiens si content, et je vous ayme encore
Ce n'est pas qu'en efect vous ayez des appas,
Mais puisque vous avez la Beauté que j'adore,
Puis-je avoir ce Bon-heur, et ne vous aymer pas ?
Où la peur, et l'hyver, sont éternellement ;
Rochers affreux, et nus, où l'on voit seulement
Le tonnerre, et les vents montrer leur insolence.
En quelque part des Cieux que le Soleil s'élance,
Vous estes tousjours pleins d'un froid aveuglement,
Et vos petits ruisseaux malgré leur element
Font monter jusqu'aux airs leur foible violence.
Lieu où jamais l'amour ne vint tendre ses rets,
Torrents, cavernes, troncs, si parmy ces forests
Je me tiens si content, et je vous ayme encore
Ce n'est pas qu'en efect vous ayez des appas,
Mais puisque vous avez la Beauté que j'adore,
Puis-je avoir ce Bon-heur, et ne vous aymer pas ?