Poésie : Soit que son or se crêpe lentement

Écrit par Pierre De Ronsard

Soit que son or se crêpe lentement
Ou soit qu'il vague en deux glissantes ondes,
Qui çà, qui là par le sein vagabondes,
Et sur le col, nagent folâtrement ;

Ou soit qu'un noeud illustré richement
De maints rubis et maintes perles rondes,
Serre les flots de ses deux tresses blondes,
Mon coeur se plaît en son contentement.

Quel plaisir est-ce, ainçois quelle merveille,
Quand ses cheveux, troussés dessus l'oreille,
D'une Vénus imitent la façon ?

Quand d'un bonnet son chef elle adonise,
Et qu'on ne sait s'elle est fille ou garçon,
Tant sa beauté en tous deux se déguise ?

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