Poème:La Vie Fatale

La vie fatale
La terre fourmille d’humains colorés qui déambule
Sans trop savoir pourquoi, ils sont devenus des noctambules
Ils ne s’aperçoivent même plus que le monde est triste
Mais ils ne disent rien, alors ; ils font comme les autres
Ils s’imaginent mille féeries, comme un opéra sans spectacle
Ils circulent bêtement avec leur vague à l’âme et leurs larmes
Ils se disent qu’ils ne sont que des spectres qui se baladent

Un soir, alors ; on s’enivre dans un bar mal éclairé, mal famé qui somnole
Des types assis autour d’une table qui picolent un rouge, qui papotent
Des filles qui traînent leurs gambettes en bas résille noire, dans des souliers vernis
Qui vous frôle, qui gigote, qui clignent des yeux trop maquillés, avec un sourire en sursit
On les trouve mignonnettes dans leur jupette de cuir noir, une clope qui se fait désirable
La chevelure en bataille, ce sont les pin-up, les femmes glamour du bar
On se tape une bière, ou une coupe de champ, juste histoire de partager
Un moment d’intimité, on s’évade dans l’alcool, pour oublier qui l’on est
On se casse de cet endroit enfumé, on rétrograde, c’est la solitude qui prend le pas
On grille une cigarette qui se fait braise, qui s’étouffe quant on prend une bouffée
Un peu de chaleur qui vous réconforte, qui devient mégot, c’est juste pour ne pas penser
Que la rue est immonde, avec tous ces spectres qui attendent l’heure du trépas
C’est le grand boulevard des lumières, belle avenue avec ces boites magiques
Qui semblent sinistre la nuit, vitrines ou s’exposent de misérable objets en décadence
Une rigole qui déverse des larmes celle de ces errants paumé dans le néant
De cette fissure disloquée, au milieu de cette ville qui est asphyxiée par les buildings…