Poème:La Tombe (De La Mémère À Toutou)

Tandis que je cheminais
Dans les travées du Cimetière
Une grosse limousine s’immobilisa
D’où bondit soudain, d’une porte arrière,
Un cabot toiletté, remuant une queue fière.

Une brune feuille de cyprès
Descendait mollement d’un arbre vers la terre ;
Le petit chien auprès d’une tombe s’arrêta
Dont je ne voyais que le sommet de la pierre
Je m’approchai alors, aussi silencieux qu’une vipère.

Ce que je vis me laissa littéralement cloué
Sur place, tant c’était surréaliste, digne d’un autre univers
Le petit chien, sur le marbre, sa langue passa,
Comme s’il voulait nettoyer la funeste pierre
Je me rendis bien compte que je m’y attendais guère.

Après quoi, devant mes yeux stupéfaits,
Il émis un grognement et leva une patte en l’air,
Juste au-dessus du pot de chrysanthèmes, qu’il arrosa
Puis il réintégra la limousine, sautant sur la plage arrière
Celle-ci s’éloigna, laissant vides travées, sépultures et parterres.

Je m’approchai finalement du lieu des faits
Voulant à tous prix savoir qui était sous cette dalle mortuaire
Je réalisai alors que la Mémère à Toutou était là
Se reposant sans compter, depuis l’année dernière,
Ce que Filou était venu faire là, cela, ça reste un mystère !