Poème:Les Aveux Des Agneaux

Nous exhumons toujours du passé des démons engloutis
Et ce, quand bien même des faits avérés sont prescrits
C’est que l’âme citoyenne n’a que la revanche pour raison
Alors que Dieu ne recommande qu’apaisement et Pardon

Devant ce fossé, les Pairs et les Pères s’affrontent
En des joutes célesto-terrestres qui ne connaissent pas de fin,
Qu’il serait bon, dans l’intérêt des générations qui montent
Que chacun fasse, en direction de l’autre, un petit bout de chemin !

Ceux qui n’ont rien fait tentent de faire amende honorable
Mais leurs tentatives vaines sont toujours mal vécues
La sincérité de leurs explications est somme toute indubitable,
Mais les victimes s’estimant spoliées à jamais la conspuent…

Extrapolant à leur compte l’exhortation divine :
« Laissez venir à moi les petits enfants »
Des êtres vils ont spolié nombre de gamins et gamines
De l’amour dont ils auraient pu déborder, devenus grands…

Toi, Papa, qui a été élevé chez les Soeurs,
Peux-tu me dire si tu leur vouent autant de haine
Elles qui t’ont certes élévé parfois sans douceur,
Mais t’ont doté ainsi d’une personnalité pérenne ?

Mon vieux papa, au lieu que de te taire
Il est temps de parler avec tes mots,
As-tu été l’une des victimes de religieux pervers ?
Si cela avait été le cas, oserais-tu levez un coin de ce rideau ?

Tu te tais, mais je sais que, tout petit, tu as connu la misère,
Et souffert de la perte d’un de ses jeunes parents
Et s’il n’avait pas existé les Congrégationnaires
Jamais, sans leur aide, tu ne serais ressorti du néant…

Car ce sont bien eux qui t’ont tiré de la misère
En te donnant une bonne éducation…
Les prêtres ne sont pas tous des pervers,
Comme voudraient le faire accroire certains barbons !

Ces derniers oublient qu’au temps de l’Inquisition,
Des dignitaires irraisonnés profitaient de leurs toges
Pour perpétrer au nom de Dieu des crimes sans nom
Pourquoi jamais aucun procès n’a été intenté ? Que l’on s’interroge !

Ô Peuple, avide de procédures et assoiffé de vengeance,
Cesse de vouloir toujours jérémier !
Regarde plutôt avec respect et déférence
Ceux qui t’ont tiré du purain, plutôt que de t’y avoir enfoncé…