Poème:Sissi

C’est flou souvent les mots qu’on avoue
C’est que trop dire c’est trop en dire
On aurait si mal qu’on nous découvre
Livrer de nous, c’est un peu un viol
Il n’en faudrait pas beaucoup des coups
Pour que je m’affale meurtri par Sissi
J’ai beau l’aimer, y’a comme un silence
J’ai beau souffler sur ses mèches blondes
Le vent ne m’arrache pas ces mots de trop
Qu’il est loin le moment de nos cœurs à genoux
Il en faudrait des mots d’amour sur un oreiller
Pour qu’un jour on puise parler et s’en relever
C’est pas que c’est grand-chose mais s’est fermé
Y’a comme un cadenas qui ferme l’entrée
Qu’est ce qu’elle dira Sissi si je lui donne la clef ?
Elle dirait pt’ être « j’t’aime plus j’suis vaincue »
J’dirai rien du tout, je finirai seul et déchu
Sissi, y’a comme des si qu’on devrait oublier
S’en tenir aux gestes qui nous tiennent lié
Le passé c’est le passé, pourquoi s’en délivrer
Sissi c’est terminé mais Sissi elle est entêtée
Le flou dans ma tête c’est comme une balle
Une cartouche qu’on se tire sans se trahir
Y’a comme du sang dans mon jardin secret
Y’a comme du pu coagulé devant mes yeux
Sissi elle voudrait bien y goutter au passé
Comme si j’pouvais changer mes gestes
Comme si j’avais envie de changer ma vie
Mais Sissi j’veux rien changer dans ma tête
Je garde tout, même la saleté que t’imagine
Mais si, je garde une trace de tout et du gout
Comme ça, pour rien, pour moi, pour tout
Les mots d’avant, c’est passé et pendant
A trop vouloir les déterrer tu me fais mal
Parce que tout ces si, d’ici de là, c’est fatal
On va finir pendu à ta curiosité de que dalle
Sissi je te le dis, faut qu’on reste libre des si
Ça ne sert à rien de tout demander
Comme si j’avais tout à raconter
Comme si on se devait tout
Alors qu’on est libre de nous