Poème:Lost In My Mind

Il pleut encore. A m’en briser le cœur. Nager dans ce vague océan de souvenirs flous et douloureux m’est devenu insupportable, et je n’en… peux plus. Je reste prisonnier de délires passés qui auront raison de moi tôt ou tard, et n’espérais pas… une main tendue vers moi. Des lèvres contre les miennes qui me sortent de mes divagations.
Éloigne toi, vite. Tu risques de couler avec moi si tu t’approches trop.
Je veux qu’on me sauve, mais j’ai trop peur de blesser ceux qui m’approchent. Et cette main que tu me tends, ton âme qui sent la délivrance, ce sourire qui n’étire tes lèvres qu’en ma présence… j’ai peur de m’en emparer. J’ai peur d’aimer. De vendre mon âme à nouveau en me donnant tout entier à un amour qui finira tôt ou tard par s’échapper entre mes doigts.
Mais pourquoi… t’acharner à t’approcher ainsi de moi ? Pourquoi toujours prononces-tu ces mots à peine murmurés qui transpercent mon cœur à m’en faire pleurer d’euphorie ? …
Tu ne te rends pas compte. Tes mains brûlent tout mon corps comme si elles le bâtissaient pour mieux le détruire… Non, tu ne te rends pas compte de ce que tu me fais subir…
Plus tu t’approches et moins mes pensées s’ordonnent. Je veux… tout.
J’ai peur… Je ne sais pas même pas la raison…
Pourquoi mon corps, que j’ai l’impression de sentir s’éloigner de mon âme, n’arrête-t-il pas de trembler ? Je me sens si faible… L’impression brûlante de manquer de quelque chose… alors que je me sens fondre quand tes mouvements vers moi se font plus rassurants et tes lèvres qui maintenant s’abandonnent sur mon visage.
Si tu pouvais rester ainsi… m’aimer… de cette façon… éternellement. Ne plus me laisser m’égarer dans mes sombres rêves de mort… Reste avec moi. Rapproche toi… davantage, de plus en plus, ne regarde plus que moi…
Je te rapproche, peut être pour me faire pardonner. Je ne sais pas ce qui m’arrive, ni pourquoi je me sens si déchiré. Et mes yeux me brûlent sans que je puisse les soigner ni quémander de tes gestes un quelconque secours. Mes mains se font plus hésitantes… pourquoi, je ne sais pas…
Je le sais bien, je sais que je te fais souffrir mais… je n’arrive plus à respirer… et à mesure que tes caresses se font plus hasardeuses… tout se bloque en moi. Une douloureuse délivrance. Je ne saurais donc jamais te montrer comme je t’aime ? …
Je me sens défaillir entre tes bras, à trop penser je me laisse glisser dans tes étreintes adoucies par mes craintes passées. Je suis mieux quand je ne pense à rien… quand je te laisse décider de tout, que tu me souris avec simplicité en attendant que j’aille mieux et que je dise oui…
Enfin… je ne sais pas pourquoi, d’un seul coup j’ai senti toute la glace qui m’entourait se briser. J’ai fermé les yeux sur la pluie, j’ai oublié ce bruit bourdonnant que j’entendais, j’ai juste laisser mon corps guider mes actes et mon cœur prendre les décisions.
Il fait moins froid… mes doutes ne s’envolent pas, mais violemment s’en mêle tout ce que je ressens. Je ne veux plus te faire de mal comme je le fais. Je ne veux plus douter de mes pensées.
Tu le sais. Quand je suis avec toi, j’ai besoin de plus. C’est pour ça qu’au centuple je te rends tes caresses en scellant mes lèvres aux tiennes.
C’est vrai, j’ai toujours besoin de plus… c’est pour ça que je m’abandonne… que tu peux faire de moi ce que tu veux.
Je t’ai offert mon âme, mon cœur et mon corps et tu ne m’as jamais blessé. Tu m’as juste tout offert en retour. M’appartenant… j’admire et je chéris… ton âme, ton cœur et ton corps.