Poème:Sacree Viree

La nuque raide, la tête vide, à même la cuvette
J’laisse passer jusqu’à la toute dernière miette
Putain de cuite, putain de soirée, putain ma tête !
J’vous le dis tout de go, j’irais plus à vos fêtes

J’ai plus vingt ans, c’est plus trop de mon age
Me pager dans mon lit, radeau qui fait naufrage
Les pensées plus troubles que l’eau d’un marécage
L’alcool qui me brûle en remontant l’œsophage

J’ai beau creuser mes spongieuses méninges
J’ai le cerveau en lambeaux, à la mode grunge
Pas moyen de me rappeler où j’ai fait le singe
J’ai l’estomac qui vrille, machine à laver le linge

Une vision dantesque me traverse mollement l’esprit
Le chétif Nanar cherchant où vider sa turbulente vessie
Pantalon sur les chevilles, agitant son triste petit zizi
Juste avant de s’étaler, tête la première dans les orties

Nous partîmes cinq pour le tirer du maudit talus
Deux à peine arrivèrent à atteindre le piège feuillu
Pour finir par se retrouver, hilarants, nez à cul
Avec le plus rouge et le plus irrité des joufflus

Si je n’étais pas obligé de garder les dents serrées
Je repartirai à me taper sur les cuisses, à rigoler
Ah les copains y’a rien de plus con que l’amitié
J’vous le dis tout de go, à quand la prochaine virée !