Poème:Le Voyageur

Bien avant notre ère,
Par delà les terres,
Par delà l’éther,
Par delà les mers,

Un voyageur solitaire,
Qui depuis toujours se perd,
Et qui pour toujours ère.

Inspiré par les mythes et légendes,
À l’ancien du village demande,
Comment vivre pour toujours,
Et ne jamais voir se coucher le jour.

Celui ci simplement répond,
Que la réponse se trouve dans la question

Insatisfait par cette énigme,
Lui qui la mort voulait vaincre,
Pour ne jamais voir se finir,
Sa vie dans un sépulcre,
Avait décidé de partir,

Au delà de l’écume des sables,
Le soleil glaçant,
Le vent mordant,
Les cieux abominables,

À la recherche de la vie à sa source,
Là où les étoiles poussent,
Là où éclosent les oiseaux,
Et meurent les eaux.

Sur son chemin, nombres de périls,
L’homme, sournois et vile,
Les bêtes, sauvages et nombreuses,

Mais le plus grand, le plus terrible des dangers,
N’est pas l’enchanteresse venue l’ensorceller,
Le bandit venu le dépouiller,
Ou les monstres le dévorer,

Ni le démon à son oreille venu chuchoter,
La faim, qui toujours l’a consumé,
La nuit désireuse de l’absorber,
Non, rien de ceux qu’il a affronté,

Car l’obstacle vient d’abord de soi,
Murmuré par notre intérieure voix,
Mesuré dans le miroir,
Qui nous hante tard le soir.

Chaque pas est plus lourd,
Chaque pas est moins court,
Que le précédent,
Et se fait plus pressant

Chaque pas qui le rapproche de son but,
Voit à l’horizon se former des buttes,
Des montagnes et des pics,
Dignes des légendes épiques.

Devant lui se dresse le monde,
Plein de ses créatures immondes,
Mais aussi de ses merveilles,
De celles qui disparaissent quand on se réveille.

Au sommet du plus haut sommet il grimpa,
Une mer de nuages il contempla,
La solitude de l’homme il vécut,
Mais cela lui plût.

Pour atteindre son Graal,
Il ne recule devant aucun mal,
Il fait face à chaque fois,
Car en sa quête, il a foi,

Il sait qu’il trouvera,
Car il veut trouver,
Il sait qu’il triomphera,
Car il va trouver.

Quand enfin, après des décennies,
Parvenu à l’extrémité de sa vie,
Sa quête finalement accomplie,
Il contempla l’infini,

Il comprit enfin ce qu’on lui avait dit.
Avant même de partir il avait trouvé,
Comment ne jamais connaître la fin de sa vie,
Cela est aussi simple qu’on le lui avait promis.

Sera immortel et infini,
Celui qui de par le monde,
Sera connu pour des décennies,
Et célébré en héros succombe,

Car dans les cœurs et les légendes,
Il vivra pour toujours,
Rappelé à ceux qui écoute
Par ceux qui désormais racontent

La réponse ne se trouve pas dans la destination,
Mais au creux de celui qui se pose la question.