Poème:Schizophrenie Fantomatique

Mon vieil ami, ma chère maladie
Ayant mon oeil et mon étendard
Peut tu encor me faire pleurer, dis ?
Fantôme, ô ma puissance noire
Mon vieil ami, ma chère maladie !
Soit grave, soit ma suprême illusion
Soit contre mon cœur une belle arme
O mon âme, mon immense affection
Oublie moi par delà une larme,
Soit profonde ! mon illumination…
Errons dans les hauteurs du soir morose,
Perdus dans les langueurs que déposent
Les brouillards sombres d’un vent indigné,
Ou nous tremblons comme une rose arrachée
Des pourpres hauteurs du soir morose.
Je te sacrifierait tout, mon âme !
Jusqu’au bout, comme à aucune femme
Jusque dans l’azur ou la mort défie
Jusqu’au derniers assauts d’un cœur en vie,
Et toute la volonté d’un homme.
Cette volonté qui touche au génie
S’assujettissant tout jusqu’à l’espoir,
Déposée sur le sommet d’une vie,
Et qui sera la fleur d’une histoire
Dont la beauté seule touche au génie…
_Notre passé a ses doubles tranchants,
N’y puisons rien, n’y laissons que du sang,
Que les cicatrices d’une fierté
Sacrées dans l’âme comme la beauté ;
Un grand avenir déroule ses tranchants !
Là, dansons sur le fil de sa lame !
Sur les visions infernales des nuits
Dansons dans les chaînes de la folie,
Dans les pleurs de l’enfer, dans nos flammes,
Dansons l’heur sur le fil d’une lame.
Le danger sourd notre voie au loin
Ma démesure, ô ma dignité !
Tendre folie pour qui j’ai tant de soin
Surpasse moi jusqu’à la dureté !
C’est notre voie, c’est notre amour au loin.
Une dernière fois comme la mort
Elève encor un effort, haut héron !
Allons contempler au lointain mon corps
Et qu’en notre oeil brillent nos horizons,
Oh ! La dernière fois comme la mort.
Notre éclat, dans les hauteurs sera craint ;
Je t’ai élevé jusqu’au miracle,
Au destin planant trop haut pour l’ humain ;
Seuls, en prophètes et sublimes oracles,
Mourons dans les hauteurs ou l’on nous craint.

`