Slam:Coups De Blues

Je me doute bien qu’il y a ce cœur qui dégringole dans les abîmes
Et cette bénédiction d’Ariane, c’fil blanc qui traverse, immaculé, l’obscurité
Raison mitigée par ses sentiments, mirages inavoués de l’âme nocturne
Je demeure un brin pressée de m’retrouver l’filament d’une raison
Quoi que j’n’en reste pas moins dépendante d’mes émotions volcaniques, anarchiques, excentriques
Et j’crois qu’je suis en train de contempler c’t bel œil onirique, sarcastique, lunaire quoi…
Mélancolie aux ailes lourdes, nostalgie devenue sourde
Froissement, frissonnant dans sa robe du soir, froide et fragile, frigide est l’aube noire
Au fond, j’aurai juste pas fermé l’œil de la nuit… que dire de plus !
J’veux pas être plainte, pas plus que j’veux m’faire oublier
Sur le déclin du jour, des fois, j’voudrais bien m’perdre dans l’ambre liquide des adultes
Ahhhh ! Ces prétendus adultes responsables de l’irresponsabilité !
Le vent qui souffle dans leurs voiles, des toiles ternes les faisant tourner en rond
Un pinceau gris s’agitant en vain, morne page blanche, malchance, c’foutu destin !
Et si je voulais éviter leur tragique théâtre semé de mascarade
Que pourrais-je faire seule, ou presque, noctambule errant sans but à travers les nocturnes ?
La foi m’a quittée, abolie par mon temps perdu et jamais retrouver
L’espoir de meilleures heures à jamais envolée par le malheur, abandon, diapason
Entre ses cours qui m’pèsent, tonnes de feuilles tremblantes, secondes envolées, vendues
Au coeur, glacé, de c’t bel automne qui décolore mon sang déjà trop clair
Celui qui roule sur mes joues les soirs d’orage où le ciel pleure sa colère
Je suis oisive, un « homme de raison » dans un univers irraisonnable, déraisonnable et à la main
Un café déca d’décadence et un journal ouvert, les caprices d’mère nature humaine en p’tit-déj médiatique