Poème:Ecrire

Écrire, pour rêver, pour oublier,
Des proses qui coulent à flots,
Écrire sans penser, spontanées
Me pencher vers le haut.

Écrire des songes, des démesures,
Des nombreux soleils noirs qui me hantent
De mon âme penser les blessures,
Des brûlures de leurs rayons, obscures, obsédantes.
Remettre à leurs places les vicissitudes,
Constituant les éléments d’un hasard,
Avoir acquis des certitudes,
Qui ne seront toujours que provisoires.
Voici ce à quoi je suis condamnée,
Écrire et remettre encore l’établis,
A chacune de mes fins d’étés,
A l’ombre des pommiers de ce faux paradis ;

Si demain est un autre jour,
Pourquoi l’écrirais-je ?
Devrais je en taire le pourtour,
Me suffira- il d’en apprécier le solfège ?

Mes amis, la nature nous ment !
Elle nous illusionne, nous empoisonne,
Car infiniment elle prétend,
Avoir prestement raison de ce qu’elle affectionne.
Pourtant nous vivons, rêvons, aimons,
Passons d’une fausse certitude à une autre,
Sans cesser d’espérer, poursuivons,
Devenant nos propres bourreaux, nos apôtres.

Cassandre06