Prose:L’abolition Des Privilèges

Dans l’Histoire, les révolutions naissent comme les tempêtes, une brise calme qui devient bise, vent violent, orage, ouragan détruisant avec une force incontrôlée les fondations des sociétés. Mais personne n’aurait pensé que la Dernière Révolution serait aussi douce, caressante comme les ailes de la Mort. Dans les manuels du Nouveau Monde, cette soirée est surnommée l’Abolition des Privilèges, la réaction vitale d’une population asservie par des siècles de silence, d’un servage assorti d’un droit de vote. Les historiens qui écrivent encore sur la Surprise Totale de la Soirée ne comprennent pas l’ubiquité des évènements, pourquoi le même soir les asservis ont décidé d’agir, comment les puissants, les maitres n’ont pas vu le commencement de la floraison de la graine. Laissez moi donc vous raconter la Soirée, comment une main divine ou maligne fut l’Ingénieur de la Dernière Révolution.
Pole emploi m’avait trouvé un poste de domestique dans une famille aisée du seizième, sous les ordres d’un majordome j’entrais dans la brigade composée d’une femme de chambre, d’une cuisinière et d’une jeune servante. Nous étions dans le même lieux que les patrons, mais je les voyais comme des ombres, jamais ils ne semblaient m’apercevoir. , la jeune servante était l’objet de convoitise du maitre et des ses deux fils. Ils trouvaient toujours un argument pour se trouver seul avec elle, pour parfaire son éducation. Avec un chômage à Quarante pour cent tout leurs étaient permis, le salaire n’était plus qu’une obole, les contrats de travail une plaisanterie, les syndicats n’étaient plus que les refuges de quelques barons ventripotents qui faisaient office de canapé dans les soirées du Médef. Le Libéralisme avait envahi L’Europe, les grands esprits comme Brunet, Zemmour se félicitaient de la disparition des acquis du Front Populaire. les riches étaient toujours plus riches, les autres plongeaient dans un Enfer, la classe moyenne avait disparu, la disparition des services publiques avaient atteint un point de non retour. En Province ; les habitants livrés à eux mêmes s’étaient transformés en milices, des baronnets gouvernaient une population effrayée par les sans emplois qui pourraient les envahir. Mais tout changea à l’heure de Grand soir.
Le majordome nous réunit à l’office, la cuisinière préparait un potage. Il commença son discours : - « Les enfants, nous allons commencer une grande action. Notre chère Hortense, digne sœur des Papins, prépare pour les patrons une soupe à l’arsenic, Ma petite Léa, les deux fils, leurs père, ne seront plus de ce monde ce soir. Ils ne te toucheront plus, la patronne aura droit à sa soupe également, mais je dois vous parler de cette soirée. Tous les gens de maisons des puissants, des patrons, des présidents, des Parrains des Mafias comme nous effaceront de la Terre les profiteurs. Après leur soupe, vous entrerez dans le salon, vous resterez silencieux. Vous les verrez lentement s’écrouler dans leurs assiettes, leurs regards vous imploreront, mais personne ne bougera, nous resterons immobiles les regardant mourir. Dans toutes les cités du Monde la Cérémonie sera respecté, aucun n’échappera à la colère de l’Humanité. » Ainsi tout se passa ainsi, en une nuit le monde fut débarrassé de sa lie. Le soleil se leva sur un monde soulagé, les palais des présidents, les tours des patrons étaient vides, silencieuses les assemblées, Bruxelles et ses rues étaient vides, les heureux contributeurs sortaient dans les rues et se serraient en s’embrassant. La suite vous pouvez la lire dans les manuels d’Histoire, allez les enfants l’école est fini.