Poème:De Sade

Entre curé, je ne suis plus qu’un moribond
Regarde mon corps comme il est décharné,
Te souviens tu de mes belles années
Où je me nourrissais que de folles passions.

Approche toi, je ne vais parler trop fort
Je vais demander à tes oreilles un effort.
De ton Dieu je n’attends aucun réconfort
Je ne suis qu’un libertin, tel est mon sort.

Entends tu les rires qui m’entourent
Le Divin marquis m’attend en Enfer
Sans moralité je n’attend pas de secours
Comme les putains je suis marqué au fer.

Que dis tu, que Dieu me pardonne, fou
Dans les préceptes du Marquis je me suis nourri.
Toute ma vie j’ai cherché ma Justine,
Faisant tomber autour de moi tous les tabous.

Si tu savais le plaisir du sang d’une pucelle
S’écoulant Sainte Liqueur du divin con,
Que de ma langue assoiffée de ce flacon
Je lapais sous les soupirs de la jouvencelle.

J’ai longtemps comme mon maitre visité les couvents,
Diderot et sa Religieuse ma seule lecture pieuse,
Quel outrage au plaisir de mettre dans la tombe
De jeunes filles aux plaisirs ignorants,
Seule leur Mère venait comme une effeuilleuse
Inonder de plaisir les blanches colombes.

Si les couvents sont de bonnes maisons
Je m’égare plus souvent aux lanternes,
La maquerelle dirige avec une juste raison
Ses pensionnaires éloignées des casernes.

Les militaires ne sont pas cousus d’or
Les Grands bourgeois ont tout les talents,
Devant le peuple de la vertu les stentors
Dans la maison de la licence les galants.

J’ai même vu des évêques courir le giton,
Je ne veux pas de faire de la peine
Mais ne cherche pas la vertu dans les mirlitons
Aux plafonds des églises le vice règne.

Entends tu mon ami, j’entends un rire
Voilà mon ange qui vient me chercher,
Justine venant des Enfers pour m’aimer
Ma mort me redonne le sourire.

Elle est accompagné d’un géant obèse,
Le marquis est venu à ma rencontre,
De Sade, Margot la Ravaudeuse à son bras,
Thérèse ma seule philosophe toute contre,
Et bien sur Juliette du vice la maitresse,
Je m’en vais curé, de ta conversation je suis las.

Le curé ferme les yeux du mourant,
Il quitte silencieusement la maison
Dehors il fait froid, loin de la chaleur
Infernale du mourant aux milles passions.