Univers de poésie d'un auteur

Prose:Villa Des Lilas. Texte En Prose ;

La Prose

Enfin les vacances ! La Bretagne, un endroit perdu, isolé comme elle le souhaite. Lise se présente devant la haute grille noire de fer forgé, façonnée surmontée de pointes agressives. La rouille y dépose des taches orangées, mêlées à de la mousse verdâtre, la parsemant d’éclats.
Elle tire sur l’anneau de la chaîne rouillée, faisant tinter la cloche que les embruns et brumes salées, ont agressé. Le tintement dérange un oiseau qui s’envole affolé, lançant des piaillements rompant ce silence. Dans l’allée un vieil homme arrive, tassé renfrogné, bougonnant seul et lui ouvre la porte. Il la précède sur ce chemin bordé de buis odorants, lui disant :
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Des toiles d’araignées envahissent le feuillage luisant, décoration brillante où des gouttes de rosée restées à l’ombre, illuminent ces arbustes sombres. Arrivés au seuil de l’imposante villa bourgeoise, toit d’ardoises noires, murs en pierres de la région, dégradé de gris, volets portes et fenêtres d’un blanc vieilli, écaillé, dans des tons de céruse. Le perron d’une dizaine de marches usées, de chaque côté bordé de pots d’azalées roses blanchâtres, en bas des rhododendrons où les abeilles et bourdons voltigent, nerveusement dans un bruit incessant.
Un grand parc boisé descend en pente assez abrupte, se dirigeant vers la plage, ce jour frappée de vagues révoltées écumantes, fouettant les rochers apparaissant comme des masses monstrueuses. Quand elle décidera d’y aller, elle y descendra par le petit sentier, deux kilomètres de marche environ, le village à l’opposé situé vaguement à la même distance. Lise est arrivée en taxi, voulant se réfugier ici sans sa voiture, retrouver le plaisir de prendre son temps, quitter ce rythme effréné, se couper du monde grouillant qu’elle subit.
Dès son entrée, une petite femme très maigre au visage osseux, cheveux bruns très courts, au dessus de ses yeux noirs vifs au regard dur, gros sourcils épais, l’accueille.
« Je vous ai préparé la maison, j’ai fait le ménage, aéré, si vous avez besoin de mes services, je suis disponible pour vous préparer vos repas. Vous avez des légumes du potager, des fruits du verger dans un cageot posé sur la table de la cuisine, passez un bon séjour. Ha ! J’oubliais, la nuit la tempête vous fera entendre bien des bruits, ne laissez pas la peur vous gagner, dans ces lieux isolés l’imagination nous fait souvent ressentir et voire des choses inexistantes. »
Elles visitent ensemble la maison, sa chambre, une fenêtre haute à petits carreaux donne sur le terrain boisé allant vers la mer, les murs tapissés d’un gris morose, couvre lit et rideaux d’un vieux rose fané. Meubles anciens austères, une araignée échappée des foudres du ménage, est cachée dans sa toile au coin du mur, près de sa table de nuit. Un tableau attire son attention, une huile représentant une petite fille brune où la tristesse transparait sur son visage, elle tient une poupée contre elle, désarticulée, amputée d’un membre, la tonalité est froide, et le gris domine dans cette composition morne. Un tic tac oppressant sort d’une ancienne pendule, décorée de roses anciennes aux tiges épineuses agressives, entourant ces fleurs, d’une prison d’épines. Rien ne transpire la gaité, elle est déçue, toutes les pièces du rez de chaussée et de l’étage explosent de ces gris et roses tirant sur le lilas, association monotone, couleurs de deuil.
Elle sort dans le parc cernant la maison, le sol uniformément couvert de gravillons blancs d’un ton sale, noirci. Au fond, presque cachée dans des gros buissons de lilas et troènes mélangés, au feuillage jauni tombant au sol, une très vieille balançoire aux cordes usées, moisies. Accrochées sur un portant détruit par la rouille envahissante, une brise légère fait bouger la balançoire couinant plaintivement.
Elle voit au sol sous un vieux banc de pierre mousseux, la même poupée ! Oui celle du tableau ! Tout à coup, un énorme chien noir arrive sur elle, aboyant crocs montrés, et hurlant derrière, le vieil homme gesticulant, un pantin hideux. Sermonnant son animal, celui-ci : Sultan, s’aplatit devant lui. Elle se voyait dévorée par ce monstre, à la gueule mousseuse, bavante, regardait cet homme aux yeux bleus enfoncés, deux boutons de verre brillants, regard méchant et faux. Elle comprenait le comportement agressif du chien, n’étant que le reflet de la personnalité de son maître.
Une odeur puissante de moisi et pourriture flotte, des vieux escaliers en pierre verts et glissants, humides, descendent pensa-t-elle vers une cave, la porte de bois pourri entrouverte, laissait voire un chat roux au poil hirsute, semblant mouillé, il lance un miaulement, celui qui donne froid dans le dos, strident et se prolongeant, un violon pleurant des notes nostalgiques.
De grands pins, masse foncée opaque, où voltigent pies et grands corbeaux, tableau désolant d’où fusent des croaks lugubres. Le ciel se teint progressivement d’un gris brouillé bleuté, la nuit va bientôt envahir cet environnement de désolation. Les mouettes, taches mouvantes blanches, survolent cette mer qui scintille au loin, mille lumières s’allument sous la clarté fade. Lise rentre, dîne d’un repas préparé par la gardienne Marie. La propriétaire n’est présente qu’un mois dans l’année, en Avril, puis elle laisse les soins et la garde à ce vieux couple, logé dans un pavillon juste à l’entrée. Elle loue sa villa, vantant le repos et la solitude, la proximité à pieds du village et de la plage.
Après avoir éteint la télévision, elle se rend dans sa chambre à reculons ne s’y sentant pas à l’aise, se couche et les pensées, songes lentement s’insinuent… Des pleurs d’enfant la réveillent, un croissant de lune éclaire la fenêtre où des branches agitent leurs membres décharnés, squelette sortant de sa tombe, fantôme spectral. Un parfum envahissant l’entoure, le lilas, elle le sent, s’imagine entourée de ces fleurs mauves violettes et blanches, palette impressionniste, un flash ! Un tableau de Monet. Elle allume la lampe de chevet, se diffuse une lumière rose animant les ombres, son regard se pose, attiré par le tableau, et ho Surprise ! Non c’est impossible, la petite fille ne tient plus sa poupée, mais dans ses bras, s’y blottit un petit chat roux. Lise se demande si cette poupée, elle ne l’aurait imaginé, notre vision parfois se laisse tromper par notre rêverie…
Se levant le matin, sa chambre déjà éclairée par de tendres rayons encore timides, elle s’approche de la peinture, et reste stupéfaite, l’enfant tient bien une poupée dans ses bras !
Dans la matinée, elle va visiter le petit village, sous un ciel clair lumineux, d’un bleu où des dentelles légères blanchâtres donnent du relief. Lise trouve tout beau, savourant cette belle fin de saison. Des commerces où de jolies enseignes décorées d’ancres et de mouettes, ornent les entrées de la plupart des magasins. Grouillants de gens affairés à leurs achats, de touristes flânant tranquillement comme elle. Des parfums de fruits de mer, de poissons, ouvrent l’appétit.
Elle entre dans un bar- café, s’achète des cartes postales, un paquet de cigarettes, demande un verre de cidre et amorce la discussion avec la sympathique serveuse. Les murs blancs sont décorés de peintures, des marines, un filet de pêche où s’accrochent des coquillages, de joyeux voilages bleu outremer, où voguent des petits bateaux blancs, univers très frais montrant la mer toute proche.
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Elles visitent la cave, où Lise avait aperçu ce petit chat roux, tout est sombre, humide, elles allument. Un bric à brac d’outils, de caisses, un fouillis. Au dessus sur le plafond de la mousse s’étend, grosses toiles d’araignées la recouvrent, un monstre velu et noir semble les regarder.
Le sol de terre humide, ça sent le renfermé, la moisissure… Elles sursautent, un miaulement, planqué tremblant au fond, le petit chat roux, pas très beau, maigre et peu sociable. Audrey éclate de rire voyant la tête de sa compagne.
Tout les éléments sont là, elles vont au village voire monsieur le maire, le mettent au courant et lui demandent ce qu’il pense faire. Sa réponse est rapide, avertir la gendarmerie, il se souvient que son père lui avait parlé de plusieurs vols de tableaux et objets dont la comtesse l’avait informé.

De retour, les gendarmes les suivant de près, constatent et se dirigent de suite chez le gardien
pour l’interroger, accompagnés de Lise et Audrey. Ils frappent, le chien se jette sur la porte, agressif. Le vieux les invite à entrer faignant la grande surprise. Ho ! La cuisine sale, odeurs guère alléchantes, peinture d’un vieux beige, meubles blancs peins, écaillés, le sol en tommettes rouges collantes, tâchées. Questionné, Victor répond mal à l’aise, et avoue n’y rien comprendre, ils lui signalent que ces objets, tableau et eau de toilette, les empreintes sur ceux-ci vont révéler ce qu’il ne souhaite pas avouer.
Alors les surprenant, Marie entre en pleurant, avoue que c’est elle, qu’elle en a tellement marre
d’obéir à la folie de son mari, et entre deux hoquets parle :
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Victor prend la parole :
- « Cette vieille garce, nous étions jeunes, je l’ai aimé, dix ans plus âgée que moi, une sirène, grande avec des yeux en amandes dorés, à faire tomber, messieurs dames ! Ses longs cheveux roux ondulés coulant comme une rivière flamboyante, sa grande bouche sensuelle aux lèvres ourlées, charnues, ses pommettes accentuées, son charme slave… Vêtue de tenues douces, féminines, de tons violets et verts, et en soirée, ce noir la mettant exceptionnellement en valeur. Puis son parfum si romantique, l’Heure Bleue, d’un grand parfumeur français qu’elle aimait tant, Guerlain, une merveille les chaudes soirées d’été. Mais elle l’a renié ! Juste une fois lui a offert son splendide corps, hélas mariée, et à un comte, lui pauvre bougre sans fortune, il était jeune, bel homme, rêvait sa vie avec cette femme, cette muse… Puis la haine, petit à petit a remplacé son amour fou, quelques années après il s’est marié, n’ont pu avoir d’enfant, même pas ce bonheur d’être parents ! Aigri, lui est venue l’idée de se venger, un plan a germé, mauvaise herbe résistante… Pourtant la pauvre a perdu son enfant, ne s’en est jamais remise, a souhaité garder sa maison décorée à l’identique, toujours semblable à cette époque, en mémoire de son amour, sa fillette. Le comte est décédé depuis déjà dix ans, bien plus âgé que son épouse. Son frère était obsédé par les petites filles innocentes, à cette époque les parents ne faisaient guère attention au mental de leur progénitures. »
Victor pleure écroulé, son frangin il l’adorait, son suicide après ce crime odieux…
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Poeme de Coco-Nini

Poète Coco-Nini

Coco-Nini a publié sur le site 133 écrits. Coco-Nini est membre du site depuis l'année 2013.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Villa Des Lilas. Texte En Prose ;ɑ̃fɛ̃ lε vakɑ̃sə ! la bʁətaɲə, œ̃n- ɑ̃dʁwa pεʁdy, izɔle kɔmə εllə lə suεtə. lizə sə pʁezɑ̃tə dəvɑ̃ la-otə ɡʁijə nwaʁə də fεʁ fɔʁʒe, fasɔne syʁmɔ̃te də pwɛ̃təz- aɡʁesivə. la ʁujə i depozə dε taʃəz- ɔʁɑ̃ʒe, mεlez- a də la musə vεʁdatʁə, la paʁsəmɑ̃ dekla.
εllə tiʁə syʁ lano də la ʃεnə ʁuje, fəzɑ̃ tɛ̃te la kloʃə kə lεz- ɑ̃bʁœ̃z- e bʁymə sale, ɔ̃ aɡʁese. lə tɛ̃təmɑ̃ deʁɑ̃ʒə œ̃n- wazo ki sɑ̃vɔlə afɔle, lɑ̃sɑ̃ dε pjajmɑ̃ ʁɔ̃pɑ̃ sə silɑ̃sə. dɑ̃ lale œ̃ vjεj ɔmə aʁivə, tase ʁɑ̃fʁɔɲe, buɡɔnɑ̃ səl e lɥi uvʁə la pɔʁtə. il la pʁesεdə syʁ sə ʃəmɛ̃ bɔʁde də bɥiz- ɔdɔʁɑ̃, lɥi dizɑ̃ :

dε twalə daʁεɲez- ɑ̃vaise lə fœjaʒə lɥizɑ̃, dekɔʁasjɔ̃ bʁijɑ̃tə u dε ɡutə də ʁoze ʁεstez- a lɔ̃bʁə, ilymine sεz- aʁbystə sɔ̃bʁə. aʁivez- o səj də lɛ̃pozɑ̃tə vila buʁʒwazə, twa daʁdwazə nwaʁə, myʁz- ɑ̃ pjeʁə- də la ʁeʒjɔ̃, deɡʁade də ɡʁi, vɔlε pɔʁtəz- e fənεtʁə- dœ̃ blɑ̃ vjεji, ekaje, dɑ̃ dε tɔ̃ də seʁyzə. lə peʁɔ̃ dynə dizεnə də maʁʃəz- yze, də ʃakə kote bɔʁde də po dazale ʁozə blɑ̃ʃatʁə, ɑ̃ ba dε ʁɔdɔdɑ̃dʁɔ̃z- u lεz- abεjəz- e buʁdɔ̃ vɔltiʒe, nεʁvøzəmɑ̃ dɑ̃z- œ̃ bʁɥi ɛ̃sesɑ̃.
œ̃ ɡʁɑ̃ paʁk bwaze desɑ̃t- ɑ̃ pɑ̃tə asez- abʁyptə, sə diʁiʒɑ̃ vεʁ la plaʒə, sə ʒuʁ fʁape də vaɡ ʁevɔltez- ekymɑ̃tə, fuεtɑ̃ lε ʁoʃez- apaʁεsɑ̃ kɔmə dε masə mɔ̃stʁyøzə. kɑ̃t- εllə desidəʁa di ale, εllə i desɑ̃dʁa paʁ lə pəti sɑ̃tje, dø kilɔmεtʁə- də maʁʃə ɑ̃viʁɔ̃, lə vilaʒə a lɔpoze sitye vaɡəmɑ̃ a la mεmə distɑ̃sə. lizə εt- aʁive ɑ̃ taksi, vulɑ̃ sə ʁefyʒje isi sɑ̃ sa vwatyʁə, ʁətʁuve lə plεziʁ də pʁɑ̃dʁə sɔ̃ tɑ̃, kite sə ʁitmə efʁene, sə kupe dy mɔ̃də ɡʁujɑ̃ kεllə sybi.
dε sɔ̃n- ɑ̃tʁe, ynə pətitə famə tʁε mεɡʁə o vizaʒə ɔsø, ʃəvø bʁœ̃ tʁε kuʁ, o dəsy də sεz- iø nwaʁ vifz- o ʁəɡaʁ dyʁ, ɡʁo suʁsilz- epε, lakœjə.
« ʒə vuz- ε pʁepaʁe la mεzɔ̃, ʒε fε lə menaʒə, aeʁe, si vuz- ave bəzwɛ̃ də mε sεʁvisə, ʒə sɥi dispɔniblə puʁ vu pʁepaʁe vo ʁəpa. vuz- ave dε leɡymə dy pɔtaʒe, dε fʁɥi dy vεʁʒe dɑ̃z- œ̃ kaʒo poze syʁ la tablə də la kɥizinə, pasez- œ̃ bɔ̃ seʒuʁ. a ! ʒubljε, la nɥi la tɑ̃pεtə vu fəʁa ɑ̃tɑ̃dʁə bjɛ̃ dε bʁɥi, nə lεse pa la pœʁ vu ɡaɲe, dɑ̃ sε ljøz- izɔle limaʒinasjɔ̃ nu fε suvɑ̃ ʁəsɑ̃tiʁ e vwaʁə dε ʃozəz- inεksistɑ̃tə. »
εllə vizite ɑ̃sɑ̃blə la mεzɔ̃, sa ʃɑ̃bʁə, ynə fənεtʁə-otə a pəti kaʁo dɔnə syʁ lə teʁɛ̃ bwaze alɑ̃ vεʁ la mεʁ, lε myʁ tapise dœ̃ ɡʁi mɔʁozə, kuvʁə li e ʁido dœ̃ vjø ʁozə fane. məbləz- ɑ̃sjɛ̃z- ostεʁə, ynə aʁεɲe eʃape dε fudʁə- dy menaʒə, ε kaʃe dɑ̃ sa twalə o kwɛ̃ dy myʁ, pʁε də sa tablə də nɥi. œ̃ tablo atiʁə sɔ̃n- atɑ̃sjɔ̃, ynə ɥilə ʁəpʁezɑ̃tɑ̃ ynə pətitə fijə bʁynə u la tʁistεsə tʁɑ̃spaʁε syʁ sɔ̃ vizaʒə, εllə tjɛ̃ ynə pupe kɔ̃tʁə εllə, dezaʁtikyle, ɑ̃pyte dœ̃ mɑ̃bʁə, la tɔnalite ε fʁwadə, e lə ɡʁi dɔminə dɑ̃ sεtə kɔ̃pozisjɔ̃ mɔʁnə. œ̃ tik tak ɔpʁesɑ̃ sɔʁ dynə ɑ̃sjεnə pɑ̃dylə, dekɔʁe də ʁozəz- ɑ̃sjεnəz- o tiʒəz- epinøzəz- aɡʁesivə, ɑ̃tuʁɑ̃ sε flœʁ, dynə pʁizɔ̃ depinə. ʁjɛ̃ nə tʁɑ̃spiʁə la ɡεte, εllə ε desɥ, tutə lε pjεsə dy ʁe də ʃose e də letaʒə εksploze də sε ɡʁiz- e ʁozə tiʁɑ̃ syʁ lə lila, asɔsjasjɔ̃ monotɔnə, kulœʁ də dəj.
εllə sɔʁ dɑ̃ lə paʁk sεʁnɑ̃ la mεzɔ̃, lə sɔl ynifɔʁmemɑ̃ kuvεʁ də ɡʁavilɔ̃ blɑ̃ dœ̃ tɔ̃ salə, nwaʁsi. o fɔ̃, pʁεskə kaʃe dɑ̃ dε ɡʁo bɥisɔ̃ də lilaz- e tʁɔεnə melɑ̃ʒe, o fœjaʒə ʒoni tɔ̃bɑ̃ o sɔl, ynə tʁε vjεjə balɑ̃swaʁə o kɔʁdəz- yze, mwazi. akʁoʃe syʁ œ̃ pɔʁtɑ̃ detʁɥi paʁ la ʁujə ɑ̃vaisɑ̃tə, ynə bʁizə leʒεʁə fε buʒe la balɑ̃swaʁə kuinɑ̃ plɛ̃tivəmɑ̃.
εllə vwa o sɔl suz- œ̃ vjø bɑ̃ də pjeʁə musø, la mεmə pupe ! ui sεllə dy tablo ! tut- a ku, œ̃n- enɔʁmə ʃjɛ̃ nwaʁ aʁivə syʁ εllə, abwajɑ̃ kʁo mɔ̃tʁe, e yʁlɑ̃ dəʁjεʁə, lə vjεj ɔmə ʒεstikylɑ̃, œ̃ pɑ̃tɛ̃ idø. sεʁmɔnɑ̃ sɔ̃n- animal, səlɥi si : syltɑ̃, saplati dəvɑ̃ lɥi. εllə sə vwajε devɔʁe paʁ sə mɔ̃stʁə, a la ɡələ musøzə, bavɑ̃tə, ʁəɡaʁdε sεt ɔmə oz- iø bløsz- ɑ̃fɔ̃se, dø butɔ̃ də veʁə bʁijɑ̃, ʁəɡaʁ meʃɑ̃ e fo. εllə kɔ̃pʁənε lə kɔ̃pɔʁtəmɑ̃ aɡʁesif dy ʃjɛ̃, netɑ̃ kə lə ʁəflε də la pεʁsɔnalite də sɔ̃ mεtʁə.
ynə ɔdœʁ pɥisɑ̃tə də mwazi e puʁʁityʁə flɔtə, dε vjøz- εskaljez- ɑ̃ pjeʁə vεʁz- e ɡlisɑ̃, ymidə, desɑ̃de pɑ̃sa tεllə vεʁz- ynə kavə, la pɔʁtə də bwa puʁʁi ɑ̃tʁuvεʁtə, lεsε vwaʁə œ̃ ʃa ʁuz- o pwal iʁsytə, sɑ̃blɑ̃ muje, il lɑ̃sə œ̃ mjoləmɑ̃, səlɥi ki dɔnə fʁwa dɑ̃ lə do, stʁide e sə pʁɔlɔ̃ʒɑ̃, œ̃ vjɔlɔ̃ pləʁɑ̃ dε nɔtə nɔstalʒik.
də ɡʁɑ̃ pɛ̃, masə fɔ̃se ɔpakə, u vɔltiʒe piz- e ɡʁɑ̃ kɔʁbo, tablo dezɔlɑ̃ du fyze dε kʁɔak lyɡybʁə. lə sjεl sə tɛ̃ pʁɔɡʁesivəmɑ̃ dœ̃ ɡʁi bʁuje bløte, la nɥi va bjɛ̃to ɑ̃vaiʁ sεt ɑ̃viʁɔnəmɑ̃ də dezɔlasjɔ̃. lε muεtə, taʃə muvɑ̃tə blɑ̃ʃə, syʁvɔle sεtə mεʁ ki sɛ̃tijə o lwɛ̃, milə lymjεʁə salymɑ̃ su la klaʁte fadə. lizə ʁɑ̃tʁə, dinə dœ̃ ʁəpa pʁepaʁe paʁ la ɡaʁdjεnə maʁi. la pʁɔpʁjetεʁə nε pʁezɑ̃tə kœ̃ mwa dɑ̃ lane, ɑ̃n- avʁil, pɥiz- εllə lεsə lε swɛ̃z- e la ɡaʁdə a sə vjø kuplə, lɔʒe dɑ̃z- œ̃ pavilɔ̃ ʒystə a lɑ̃tʁe. εllə lw sa vila, vɑ̃tɑ̃ lə ʁəpoz- e la sɔlitydə, la pʁɔksimite a pje dy vilaʒə e də la plaʒə.
apʁεz- avwaʁ etɛ̃ la televizjɔ̃, εllə sə ʁɑ̃ dɑ̃ sa ʃɑ̃bʁə a ʁəkylɔ̃ nə si sɑ̃tɑ̃ pa a lεzə, sə kuʃə e lε pɑ̃se, sɔ̃ʒə lɑ̃təmɑ̃ sɛ̃sinɥe… dε plœʁ dɑ̃fɑ̃ la ʁevεje, œ̃ kʁwasɑ̃ də lynə eklεʁə la fənεtʁə u dε bʁɑ̃ʃəz- aʒite lœʁ mɑ̃bʁə- deʃaʁne, skəlεtə sɔʁtɑ̃ də sa tɔ̃bə, fɑ̃tomə spεktʁal. œ̃ paʁfœ̃ ɑ̃vaisɑ̃ lɑ̃tuʁə, lə lila, εllə lə sɑ̃, simaʒinə ɑ̃tuʁe də sε flœʁ movə vjɔlεtəz- e blɑ̃ʃə, palεtə ɛ̃pʁesjɔnistə, œ̃ flaʃ ! œ̃ tablo də mɔnε. εllə alymə la lɑ̃pə də ʃəvε, sə difyzə ynə lymjεʁə ʁozə animɑ̃ lεz- ɔ̃bʁə, sɔ̃ ʁəɡaʁ sə pozə, atiʁe paʁ lə tablo, e o syʁpʁizə ! nɔ̃ sεt- ɛ̃pɔsiblə, la pətitə fijə nə tjɛ̃ plys sa pupe, mε dɑ̃ sε bʁa, si blɔti œ̃ pəti ʃa ʁu. lizə sə dəmɑ̃də si sεtə pupe, εllə nə loʁε imaʒine, nɔtʁə vizjɔ̃ paʁfwa sə lεsə tʁɔ̃pe paʁ nɔtʁə ʁεvəʁi…
sə ləvɑ̃ lə matɛ̃, sa ʃɑ̃bʁə deʒa eklεʁe paʁ də tɑ̃dʁə- ʁεjɔ̃z- ɑ̃kɔʁə timidə, εllə sapʁoʃə də la pɛ̃tyʁə, e ʁεstə stypefεtə, lɑ̃fɑ̃ tjɛ̃ bjɛ̃ ynə pupe dɑ̃ sε bʁa !
dɑ̃ la matine, εllə va vizite lə pəti vilaʒə, suz- œ̃ sjεl klεʁ lyminø, dœ̃ blø u dε dɑ̃tεllə leʒεʁə blɑ̃ʃatʁə- dɔne dy ʁəljεf. lizə tʁuvə tu bo, savuʁɑ̃ sεtə bεllə fɛ̃ də sεzɔ̃. dε kɔmεʁsəz- u də ʒɔliz- ɑ̃sεɲə dekɔʁe dɑ̃kʁəz- e də muεtə, ɔʁne lεz- ɑ̃tʁe də la plypaʁ dε maɡazɛ̃. ɡʁujɑ̃ də ʒɑ̃z- afεʁez- a lœʁz- aʃa, də tuʁistə flanɑ̃ tʁɑ̃kjmɑ̃ kɔmə εllə. dε paʁfœ̃ də fʁɥi də mεʁ, də pwasɔ̃, uvʁe lapeti.
εllə ɑ̃tʁə dɑ̃z- œ̃ baʁ kafe, saʃεtə dε kaʁtə- pɔstalə, œ̃ pakε də siɡaʁεtə, dəmɑ̃də œ̃ veʁə də sidʁə e amɔʁsə la diskysjɔ̃ avεk la sɛ̃patikə sεʁvøzə. lε myʁ blɑ̃ sɔ̃ dekɔʁe də pɛ̃tyʁə, dε maʁinə, œ̃ filε də pεʃə u sakʁoʃe dε kɔkjaʒə, də ʒwajø vwalaʒə blø utʁəme, u vɔɡe dε pəti bato blɑ̃, ynive tʁε fʁε mɔ̃tʁɑ̃ la mεʁ tutə pʁoʃə.

εllə vizite la kavə, u lizə avε apεʁsy sə pəti ʃa ʁu, tut- ε sɔ̃bʁə, ymidə, εlləz- alymɑ̃. œ̃ bʁik a bʁak duti, də kεsə, œ̃ fuiji. o dəsy syʁ lə plafɔ̃ də la musə setɑ̃, ɡʁɔsə twalə daʁεɲe la ʁəkuvʁe, œ̃ mɔ̃stʁə vəly e nwaʁ sɑ̃blə lε ʁəɡaʁde.
lə sɔl də teʁə ymidə, sa sɑ̃ lə ʁɑ̃fεʁme, la mwazisyʁə… εllə syʁsote, œ̃ mjoləmɑ̃, plɑ̃ke tʁɑ̃blɑ̃ o fɔ̃, lə pəti ʃa ʁu, pa tʁε bo, mεɡʁə e pø sɔsjablə. odʁe eklatə də ʁiʁə vwajɑ̃ la tεtə də sa kɔ̃paɲə.
tu lεz- elemɑ̃ sɔ̃ la, εllə vɔ̃ o vilaʒə vwaʁə məsjø lə mεʁə, lə mεte o kuʁɑ̃ e lɥi dəmɑ̃de sə kil pɑ̃sə fεʁə. sa ʁepɔ̃sə ε ʁapidə, avεʁtiʁ la ʒɑ̃daʁməʁi, il sə suvjɛ̃ kə sɔ̃ pεʁə lɥi avε paʁle də plyzjœʁ vɔl də tabloz- e ɔbʒε dɔ̃ la kɔmtεsə lavε ɛ̃fɔʁme.

də ʁətuʁ, lε ʒɑ̃daʁmə- lε sɥivɑ̃ də pʁε, kɔ̃state e sə diʁiʒe də sɥitə ʃe lə ɡaʁdjɛ̃
puʁ lɛ̃teʁɔʒe, akɔ̃paɲe də lizə e odʁe. il fʁape, lə ʃjɛ̃ sə ʒεtə syʁ la pɔʁtə, aɡʁesif. lə vjø lεz- ɛ̃vitə a ɑ̃tʁe fεɲɑ̃ la ɡʁɑ̃də syʁpʁizə. o ! la kɥizinə salə, ɔdœʁ ɡεʁə aleʃɑ̃tə, pɛ̃tyʁə dœ̃ vjø bεʒə, məblə blɑ̃ pɛ̃, ekaje, lə sɔl ɑ̃ tɔmεtə ʁuʒə kɔlɑ̃tə, taʃe. kεstjɔne, viktɔʁ ʁepɔ̃ mal a lεzə, e avu ni ʁjɛ̃ kɔ̃pʁɑ̃dʁə, il lɥi siɲalɑ̃ kə sεz- ɔbʒε, tablo e o də twalεtə, lεz- ɑ̃pʁɛ̃tə syʁ sø si vɔ̃ ʁevele sə kil nə suεtə pa avue.
alɔʁ lε syʁpʁənɑ̃, maʁi ɑ̃tʁə ɑ̃ pləʁɑ̃, avu kə sεt- εllə, kεllə ɑ̃n- a tεllmɑ̃ maʁə
dɔbeiʁ a la fɔli də sɔ̃ maʁi, e ɑ̃tʁə dø ɔkε paʁlə :

viktɔʁ pʁɑ̃ la paʁɔlə :
« sεtə vjεjə ɡaʁsə, nuz- esjɔ̃ ʒənə, ʒə lε εme, diz- ɑ̃ plysz- aʒe kə mwa, ynə siʁεnə, ɡʁɑ̃də avεk dεz- iøz- ɑ̃n- amɑ̃də dɔʁe, a fεʁə tɔ̃be, mesjœʁ damə ! sε lɔ̃ɡ ʃəvø ʁuz- ɔ̃dyle kulɑ̃ kɔmə ynə ʁivjεʁə flɑ̃bwajɑ̃tə, sa ɡʁɑ̃də buʃə sɑ̃sɥεllə o lεvʁəz- uʁle, ʃaʁnɥ, sε pɔmεtəz- aksɑ̃tye, sɔ̃ ʃaʁmə slavə… vεtɥ də tənɥ dusə, femininə, də tɔ̃ vjɔlεz- e vεʁ, e ɑ̃ swaʁe, sə nwaʁ la mεtɑ̃ εksεpsjɔnεllmɑ̃ ɑ̃ valœʁ. pɥi sɔ̃ paʁfœ̃ si ʁɔmɑ̃tikə, lœʁ blø, dœ̃ ɡʁɑ̃ paʁfymœʁ fʁɑ̃sε kεllə εmε tɑ̃, ɡεʁlɛ̃, ynə mεʁvεjə lε ʃodə swaʁe dete. mεz- εllə la ʁənje ! ʒystə ynə fwa lɥi a ɔfεʁ sɔ̃ splɑ̃didə kɔʁ, ela maʁje, e a œ̃ kɔmtə, lɥi povʁə buɡʁə sɑ̃ fɔʁtynə, il etε ʒənə, bεl ɔmə, ʁεvε sa vi avεk sεtə famə, sεtə myzə… pɥi la-εnə, pəti a pəti a ʁɑ̃plase sɔ̃n- amuʁ fu, kεlkz- anez- apʁεz- il sε maʁje, nɔ̃ py avwaʁ dɑ̃fɑ̃, mεmə pa sə bɔnœʁ dεtʁə paʁɑ̃ ! εɡʁi, lɥi ε vənɥ lide də sə vɑ̃ʒe, œ̃ plɑ̃ a ʒεʁme, movεzə εʁbə ʁezistɑ̃tə… puʁtɑ̃ la povʁə a pεʁdy sɔ̃n- ɑ̃fɑ̃, nə sɑ̃n- ε ʒamε ʁəmizə, a suεte ɡaʁde sa mεzɔ̃ dekɔʁe a lidɑ̃tikə, tuʒuʁ sɑ̃blablə a sεtə epɔkə, ɑ̃ memwaʁə də sɔ̃n- amuʁ, sa fijεtə. lə kɔmtə ε desede dəpɥi deʒa diz- ɑ̃, bjɛ̃ plysz- aʒe kə sɔ̃n- epuzə. sɔ̃ fʁεʁə etε ɔpsede paʁ lε pətitə fijəz- inɔsɑ̃tə, a sεtə epɔkə lε paʁɑ̃ nə fəzε ɡεʁə atɑ̃sjɔ̃ o mɑ̃tal də lœʁ pʁɔʒenityʁə. »
viktɔʁ plœʁə ekʁule, sɔ̃ fʁɑ̃ʒɛ̃ il ladɔʁε, sɔ̃ sɥisidə apʁε sə kʁimə ɔdjø…

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Commentaires Sur La Poesie

Auteur de Poésie
23/04/2016 07:43Bernard Deletang

j’aime Bravo Mon amie

Auteur de Poésie
23/04/2016 18:40Coco-Nini

Merci d’avoir lu, un texte long tu as été bien courageux! Honorée de ton commentaire.
Mes sincères amitiés, Nicole

Prose Mystère
Du 09/02/2015 14:45

L'écrit contient 1801 mots qui sont répartis dans 6 strophes.